Du Council of Southern Africa Football Associations (COSAFA, 14 membres) passant par l’Union des fédérations de football de l’océan Indien (UFFOI, 6 membres) aux diverses conventions avec les autres fédérations, Saïd Ali Saïd Athouman dévoile la stratégie en train d’être mise en place par la FFC sur le plan international au service du développement du football comorien.
Unique candidat pour le poste de Vice-président du COSAFA, il pourrait devenir en mars prochain le premier comorien à occuper un tel niveau de responsabilité au sein de cette institution d’Afrique Australe.
Comoros Football 269 : Vous êtes candidat pour la vice-présidence du COSAFA. Quel projet portez-vous pour cette zone Sud ?
Saïd Ali Saïd Athouman : En fait, ce sont les candidats à la Présidence qui doivent proposer leur vision et leurs projets. Ensuite, le Vice-président et les membres du Comité doivent accompagner le Président élu pour mettre en œuvre son programme. Cependant, je peux dire que le COSAFA est la zone la plus dynamique. Celle qui organise le plus de compétitions dans les différentes catégories, séniors, jeunes, filles mais aussi dans les diverses disciplines y compris le futsal et le beach soccer.
Il faut donc consolider ces acquis mais développer davantage le niveau technique et la performance des joueurs de notre zone pour atteindre, voire dépasser les équipes de l’Afrique de l’Ouest et celles de l’Afrique du Nord. Pour mettre en place une politique de développement du football de la région, il faut aussi pouvoir mobiliser des moyens et donc attirer des partenaires et des sponsors. C’est à cela qu’il faut s’atteler car c’est ce qui permettra aussi de former les différents acteurs du football de la région que ce soit les joueurs eux mêmes, les coaches, les arbitres et bien sûr les administrateurs et dirigeants.
Depuis sa création en 2009, l’UFFOI peine à mettre en place des compétitions attractives et pérennes. Qu’est qu’il faut pour impulser une nouvelle dynamique à cette institution indianocéanique ?
L’UFFOI manque de moyens et la pandémie de la Covid-19 n’est pas pour arranger les choses. Cela a créé davantage de difficultés car il y a la circulation inter-îles est devenue difficile. Certains pays sont complètement fermés. Il faudrait faire reconnaître si possible, l’UFFOI, au niveau de la FIFA et de la CAF pour bénéficier d’appui financier et technique de manière pérenne. Je pense aussi que l’UFFOI devrait se donner comme priorité le football des jeunes et le football féminin car les séniors masculins ont la possibilité de participer à plus de compétitions au niveau international.
La FFC compte depuis novembre 2021 une convention de partenariat avec la fédération saoudienne. Vous avez aussi entamé des contacts avec la fédération émirienne. Quelle est la politique globale de la FFC auprès d’autres fédérations et des institutions internationales ?
Ces partenariats nous permettent de bénéficier de l’expérience et du savoir faire de ces fédérations en terme de renforcement de capacités, que ce soit au niveau de la formation ou des infrastructures. La Fédération saoudienne a contribué fortement à notre préparation pour la CAN en accueillant les Cœlacanthes mais il y a aussi des projets de formation et l’organisation de compétitions notamment pour les femmes et les jeunes. Au niveau des infrastructures nous comptons soumettre un projet après discussion avec le Président de la Fédération Royale du Maroc. C’est ainsi que nous comptons effectivement bénéficier d’expertise en mettant en place de nouvelles conventions.
La CAN 2021 fut une belle vitrine pour le football comorien. Mais d’un autre côté, les autres équipes nationales notamment de jeunes ne bénéficient pas encore de structures adéquates et des mêmes opportunités. Quelles sont les initiatives qui seront entreprises pour les relancer ?
Ce ne sont pas les idées qui manquent. C’est aussi une question de moyens. En général, les pays les mieux dotés financièrement sont ceux qui ont les meilleurs infrastructures mais aussi les ressources humaines les mieux formées. Il nous faut pour pouvoir créer un cadre propice au développement du football comorien, essayer de travailler de concert avec le Gouvernement mais aussi le secteur privé. On ne peut pas se reposer uniquement sur l’appui de la FIFA ou de la CAF. Il nous faut évoluer et progresser tout en tenant compte des réalités du pays et en se fixant des priorités comme la formation des cadres techniques. Si ces derniers sont performants, les jeunes ont plus de chance de s’épanouir et de pouvoir rivaliser avec ceux des autres nations.
Cette année auront lieu de plus des éliminatoires pour la CAN 2023, celles du CHAN 2022, CAN U23 2023 et les COSAFA U17 et U20 serviront de qualifications pour les CAN de leurs catégories. Dans quelles conditions la fédération compte préparer ces échéances et avec quels objectifs ?
Le plus difficile c’est la préparation de la CAN 2023 car à peine sorti de la CAN 2021, nous repartons sur des matches amicaux en mars pendant la fenêtre FIFA, quatre matches au mois de juin en quinze jours et deux matches au mois de septembre. Ce n’est pas une mince affaire. Pour les autres compétitions, nous souhaitons y prendre part si les moyens le permettent. Sinon, il faudra faire des choix. Le plus important est l’organisation des championnats de ces différentes catégories car c’est ce qui permet de préparer réellement les joueurs et non les regroupements des équipes nationales qui servent avant tout à faire des ajustements et à mettre en place des systèmes de jeu.
Enfin, l’équipe nationale féminine séniore est inactive depuis novembre 2020. Soit un an et deux mois. Quel avenir pour les Cœlacanthes féminines qui vont déjà manquer la date FIFA féminine de février ?
Nous comptons relancer la participation de l’équipe nationale à des compétitions internationales. Les U17 filles devaient participer à un tournoi du COSAFA qui a finalement été annulé à cause de la pandémie. Celle-ci a constitué un obstacle majeur à l’organisation de certaines compétitions. Même la CAN a failli être reportée. Mais il faut reconnaître que nous étions aussi focalisés sur la CAN 2021 qui a été perçu par tous les comoriens comme un évènement historique pour le pays.
Articles similaires
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.