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Mémoires des Cœlacanthes

Cœlacanthes, la genèse : les premiers pas des petits alevins – [Partie II]

Qualifiées pour la première fois en phase finale de Coupe d’Afrique des Nations, les Comores ont franchi un palier important de leur histoire.

Menés par le sélectionneur Amir Abdou, les Cœlacanthes ont écrit d’une encre indélébile la plus belle histoire à ce jour du football comorien. Une équipe en constante progression qui ne s’est pas construite en un jour. L’occasion de retracer son histoire : ses péripéties, ses performances et ses exploits.

La découverte du football international

Vert et blanc vêtus, les jeunes Cœlacanthes prennent le large à la découverte du monde après l’affiliation des Comores à la FIFA. Un monde qui leurs ait inconnu et d’un autre niveau. Et pour bâtir ce premier projet, c’est l’ancien milieu de terrain du RC Lens Ali Mbae Camara qui est chargé de manager cette jeune équipe. Arrivée très tôt, les éliminatoires de la CAN 2008 ne seront pas dans la priorité immédiate de la FCF. La raison est si simple, les Comores ne possèdent pas de stade aux normes internationales pour accueillir de telles rencontres.

La promesse faite par le gouvernement comorien de construire un stade se fait encore attendre. La première rencontre sous l’ère FIFA eu lieu à Sanaa le 14 décembre 2006 contre le Yémen. La fédération yéménite accueillait le tour préliminaire des éliminatoires de l’Arab Cup of Nations 2009. Une défaite 2-0 contre le pays hôte avant de signer une victoire 4-2 contre Djibouti le 17 décembre.

Ali Anmadidine en duel avec le malagasy Lalaïna Nomenjanahary le 17 novembre 2007 à Mitsamiouli

Huit mois plus tard, les Cœlacanthes continueront leur apprentissage cette fois avec une compétition dont ils y sont habitués. Les Jeux des îles de l’Océan Indien (JIOI) d’août 2007 à Madagascar. Cette participation est marquée par l’arrivée en équipe nationale des premiers binationaux. Kassim Abdallah, Salim Mramboini, Saïd Olivier, Yacine Saandi évoluant dans des divisions amateures en France rejoignent les Verts. Suivront deux mois plus tard en octobre Saïd Ben Boina, Ibor Bakar (frère aîné de Djamel), Djamal Mohamed et Nayef Saïd Hachim à l’occasion du premier tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010.

Entre temps, la FIFA a presque achevé la construction d’un terrain à pelouse synthétique à Mitsamiouli pouvant accueillir des rencontres internationales. La véritable première épreuve des Cœlacanthes. Après une lourde défaite 6-2 à l’aller contre Madagascar, les Comores s’inclinent 4-0 le 17 novembre à domicile. Un double revers puisque ce tour était jumelé avec les éliminatoires de la CAN 2010.

Les premières participations à la Cosafa Cup

Sans compétitions majeures à l’horizons, les Comores se tournent vers ses deux zones géographiques naturelles. La FCF doit choisir entre intégrer le CECAFA (Afrique de l’Est) ou le COSAFA (Afrique Austral). Le choix se porte finalement sur ce dernier et les Comores deviennent en 2008 le quatorzième membre de l’institution. Les Cœlacanthes prennent part la même année en juillet à la Cosafa Cup. Une première délicate où les protégés du nouveau sélectionneur Abderemane Chamité, défaits à trois reprises, ne dépassent pas la phase de groupes. Mais l’expérience fût intéressante. L’équipe progresse l’édition suivante en terminant troisième du Groupe B avec un nul face au Botswana (0-0) et une victoire contre les Seychelles (2-1). Des résultats encourageants qui insufflent un nouveau départ pour l’équipe nationale à l’approche des éliminatoires de la CAN 2012.

2010, une prise de conscience

En juin 2010, l’ancien international français Manuel Amoros est nommé Coordinateur de la FCF en Europe et sélectionneur des Cœlacanthes. Une nomination faite sur proposition d’un certain Bachar Kiwan, influent à l’époque dans la scène politique du pays et ami du technicien français. Il l’avait invité à Moroni à deux reprises avant sa nomination. À peine en place, Amoros organise en août à Marseille un rassemblement d’une vingtaine de joueurs binationaux évoluant en Europe suivit d’un match amical contre le FC Istres le 11 du même mois.

Une deuxième vague comprenant entre autres Ali Mmadi, Ben Ahmed Attoumani, Youssouf Mchangama, Moubarak Abdallah (frère ainé de Kassim), Ibrahim Rachidi, Mohamed Mchangama. Mais l’aventure ne durera que trois mois. Les Comores aborderont en septembre les éliminatoires de la CAN 2012 sans lui et sans binationaux.

Dans un groupe relevé avec la Libye, le Mozambique et la Zambie (future vainqueure), les Cœlacanthes débutent leur campagne le 5 septembre par une lourde défaite contre les Chipolopolos (4-0). Ce sera toutefois une toute autre équipe avec un tout autre visage un mois plus tard à domicile contre les voisins mozambicains. Cette fois, le sélectionneur Abderemane Chamité compose avec sept binationaux dont cinq avaient débuté la rencontre.

Malgré une défaite 1-0 sur le fil (à la 90è+2), ce fût un match référence pour les Cœlacanthes au niveau du jeu. Le public avait pris conscience de ce que pourraientt apporter des joueurs comme Nadjim Abdou, Youssouf Mchangama ou Yacine Saandi. La première fois que les Cœlacanthes ont suscité un intérêt particulier et un grand engouement auprès de leurs supporters.

Du sursaut à l’abandon

Un élan et des efforts qui vont être récompensés le 5 juin 2011. En arrachant le nul (1-1) contre la Libye grâce à Abdoulaïde Mze Mbaba, les Comores enregistrent leur premier point en compétition officielle de la CAF. Bien que l’espoir d’une qualification à la CAN 2012 était inaccessible à cette cinquième journée, les Comoriens avaient foi en l’avenir de leurs Cœlacanthes. Mais il ne suffit pas d’avoir seulement la foi pour espérer émerger dans la scène africaine.

Sans moyens et sans un encadrement adéquat, l’équipe nationale n’a réellement pas progressé dans son mode organisation. Les conditions de rassemblement ne sont pas optimales et aucun projet solide ne se met en place. Les efforts déployés sur le terrain par le groupe ne sont que des minuscules gouttes d’eau versées dans un désert.

Le défenseur comorien David Humblot en duel avec le libyen Ihaab Boussefi le 5 juin 2011 à Mitsamiouli

Après une participation décevante en août aux JIOI 2011 (aux Seychelles) puis une élimination en novembre 2011 au premier tour des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014, les Cœlacanthes retombent dans l’oubli. Depuis 2009, les Comores ne prennent plus part au Cosafa Cup. Officiellement pour des raisons financières. Au point que faute de moyens et un manque de volonté étatique, le pays déclare forfait pour les éliminatoires de la CAN 2013. Bien que l’équipe se soit renforcée progressivement avec des nouveaux éléments à chaque rassemblement, la fédération a du mal à convaincre certains joueurs comoriens évoluant dans le haut niveau à cette période. Réticents à l’idée de rejoindre une sélection avec une organisation défaillante et amateure.

Historique des rencontres

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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