Sanctionné d’une relégation en deuxième division et privés de quelques joueurs par la Commission Nationale de l’Ethique (CNE) en 2018, Ngazi Sport vient d’obtenir gain de cause auprès de cette même commission. Accusé « d’usage de faux et fraudes massives pour faire jouer des joueurs étrangers », le club de Mirontsi peut de nouveau compter sur ses meilleurs éléments. Malazamanana, Kanoty Keba, Mamelontsoa, Harimbola et Urbain Adele ont été déclarés être bel et bien des joueurs comoriens.
Enfin une justice après 18 mois d’endurance
C’est un vieux dossier à rebondissements qui date de septembre 2018. Après une victoire en quart de finale de Coupe des Comores niveau régional à Ndzuani face au FC Ouani, Ngazi Sport a appris avoir été disqualifié par la Commission régionale d’Appel (CRA). Ceci après une requête ouanienne accusant Ngazi Sport de violation de l’Article 62 des Règlements Généraux sur les compétitions. Un article réglementant le nombre d’étrangers pouvant évoluer dans un match à trois au maximum. Mais les joueurs visés par cette requête détiennent la double nationalité malagasy et comorienne. C’est d’ailleurs avec leurs cartes d’identités nationales comoriennes qu’ils prenaient part aux rencontres.
Saisie en premier lieu, la Commission d’Homologation et Disciplines (CHD) a rejeté la requête du FC Ouani. Elle avait insisté sur la nationalité comorienne des joueurs. L’argument avancé par le FCO était que les documents présentés seraient faux et que ces joueurs demeuraient encore étrangers sur la plateforme FIFA. S’appuyant d’un courrier de la Direction régionale de la Police et de la Sureté Nationale et des statuts fournis par le service Licence +, la CRA infirmait la décision de la CHD. Mais après un ultime recours auprès de la Commission Nationale des Recours (CNR), cette dernière donnait gain de cause à Ngazi Sport. Elle s’est appuyée sur les éléments suivants :
- Lettre du 7 janvier 2018 formulée par Ngazi demandant changement de leur statut
- Lettre de la fédération du 11 juin 2018 les accordant leur nouveau statut de joueurs comoriens
- Courier de la Direction régionale de la Police et de la Sureté Nationale
- La confirmation de leur nationalité comorienne par le Tribunal de Première instance de Mutsamudu
Une erreur de jugement et un acharnement
En plus de cette décision, deux personnalités ont été épinglés dans ce dossier. Jugés d’avoir influencé la décision de la CRA. Il s’agit de l’ancien président de la Ligue régionale de Ndzuani, Ali Malide, et de Mohamed El-Had Houmadi, président de la CRA, un proche du FC Ouani. Mais à la surprise générale, au-delà des recours possibles, la Commission Nationale de l’Ethique (CNE) acceptait un recours du FCO alors que la CNR agit en deuxième et dernier ressort. Un recours exceptionnel à la CNE qui n’était pourtant pas valide tenant compte du règlement intérieur de la fédération. Sans preuves tangibles, la CNE déclarait que les joueurs en questions étaient « des étrangers ». Infligeant au passage comme sanction le retrait des licences des joueurs susvisés et la rétrogradation de Ngazi Sport en deuxième division (D2) pour la saison 2018-2019. Pourtant parmi les joueurs visés, on retrouve Kanoty Keba Tombo. Un international comorien.
Ayant passé la dernière saison en D2, Ngazi Sport a vite retrouvé l’élite cette saison. Suite à la dissolution du Comité Exécutif et des anciens membres des commissions juridictionnelles, le club a profité de l’occasion pour saisir la CNE le 15 janvier 2020. La requête demandait la levée des sanctions prononcées contre ces cinq joueurs. A savoir Roger Farlahy Malazamanana, Kanoty Keba Tombo, Mamelontsoa, Daxy Fils Benaina Harimbola et Urbain Adele Fanomezantsoa. Une demande accordée après vérification des documents fournis par Ngazi Sport. Les mêmes qu’avait utilisé la CNR pour donner gain de cause au club de Mirontsi. La CNE précise dans son PV N°02-20/CNE du 18 février qu’elle « réhabilite ces joueurs en tant que joueurs comoriens ».
Maintient de la sanction contre Djaanfar Salim
Si Ngazi Sport peut de nouveau utiliser ses joueurs sans crainte, l’autre demande concernant son coach n’a pas abouti. En effet, le coach Djaanfar Salim Allaoui a été suspendu par la CNE de toute activité liée au football pour une durée de 36 mois fermes avec une amande de 50 000 Kmf. Ceci après s’être rendu coupable de propos injurieux à l’endroit de l’ancien Président ainsi que la Secrétaire générale de la FFC. L’argument avancé dans la requête est que le Djaanfar Salim « n’avait pas pu supporter l’acharnement et l’acuité de l’injustice ». Une justification jugée par la CNE de ne pas être un motif pour l’exonérer de ses propres responsabilités.
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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.