Secoué par différentes affaires, le football comorien traverse une crise institutionnelle difficile. Organes importants dans le fonctionnement du football, les commissions juridiques tentent de mettre de l’ordre dans les compétitions en faisant appliquer les règlements. Mais l’ordre tant souhaité aura-t-il lieu ?
« Je respecterai toute décision des commissions juridiques. Je ne peux pas me permettre une ingérence » a déclaré le président de la FFC, Saïd Ali Saïd Athouman. Intervenant après plusieurs semaines sans réagir sur les affaires qui secouent le football local, il insiste sur l’indépendance des instances. Rappelant que chacun est libre de faire appel, il précise qu’il n’a pas le pouvoir d’infirmer une décision d’instance. « Une décision juridique ne peut être infirmée que par une autre d’une instance supérieure. Si on n’obtient pas gain de cause au niveau local, on peut saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) en Suisse. C’est ainsi que fonctionne le football ».
Pourtant les décisions des différentes commissions juridiques ne font pas l’unanimité. Entre certains rapports de matchs qui disparaissent, d’autres falsifiés et des procès-verbaux pas précises, leurs décisions inquiètent.
Ces dernières semaines, certains dirigeants ont été suspendus pour leurs influences dans différentes commissions. Aujourd’hui le football local est plus axé sur des affaires administratifs que sur l’aspect sportif. Du championnat des Comores aux coupes nationales, tout est chamboulé par diverses décisions juridiques. L’affaire Ngazi Sport et la Ligue de Ngazidja en est le parfait exemple. La phase nationale du championnat est la dernière en date dont les procédures attirent l’attention.
Coupable, mais difficile de décrire les faits reprochés
Après cinq matchs de playoff, le nouveau champion des Comores sera celui qui aura les faveurs de la CNH et la CNR. Retraits de points sans explications claires et précises, rapports de match douteux, il y a de quoi s’alarmer. Reprochés pour « actes de sorcelleries » en plein match, Volcan Club et Fomboni FC ont été amputés de 3 points au classement et suspension de joueurs.
Jugé sur un sujet délicat et difficile à aborder mais sans que la CNH et la CNR eussent user de tous les moyens à disposition. Dans les PV, l’on peut lire des témoignages des spectateurs mais pas d’arbitres ni d’une analyse de la vidéo du match puisque toutes les rencontres sont diffusées sur Ortc. Aucun de ces PV aussi ne décrit précisément l’action dont l’équipe en question est suspectée. Dans ce domaine mystique où chacun peut avoir son interprétation quel meilleur jugement que la vidéo d’une action ? Même si les faits reprochés s’avèrent être véridiques, un minimum de sérieux aurait pu légitimer toute décision.
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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.