Après le capitaine Nadjim Abdou et le sélectionneur Amir Abdou, d’autres cadres de l’équipe nationale nous ont donné encore plus de détails par rapport à leur communiqué du 22 décembre. Le défenseur Kassim Abdallah et le milieu de terrain Fouad Bachirou nous ont fait part de leur mécontentement, doléances et aussi leur déception.
Lire notre article : Les Cœlacanthes exigent un respect des engagements de l’Etat et de la FFC
En sélection depuis 2007, Kassim Abdallah est, avec Salim Mramboini, l’un des premiers expatriés à intégrer les Cœlacanthes après l’affiliation des Comores à la FIFA en 2006. L’ancien Olympien a traversé vents et marées en équipe nationale, de l’époque où les Cœlacanthes ne se constituaient que d’amateurs jusqu’au groupe professionnel qui les définit à présent. Dix ans plus tard, l’organisation, le jeu et les ambitions ont beaucoup évolué mais l’actuel sociétaire d’Al Raed, tout comme ses coéquipiers, estime que l’attitude des autorités étatiques n’a toujours pas changé.
« Parce qu’aujourd’hui justement on ne peut plus continuer comme ça. Ainsi on tire la sonnette d’alarme parce que si ça continue il n’y aura plus de sélection des Comores. » K.A
Un avis que partage aussi son coéquipier Fouad Bachirou. Le sociétaire d’Östersunds FK regrette que la situation n’ait toujours pas évolué depuis ces années et que leur décision a été prise pour le bien de tous.
« C’est dommage qu’on en soit arrivé là mais c’était inévitable. On se devait sortir du silence pour le bien de la sélection, des fans et du football comorien. » F.B
Lire notre article : Nadjim Abdou : « On n’a jamais demandé la lune »
Difficile pour eux de constater que leur efforts et sacrifices pour l’équipe nationale ne soient pas estimés à leur juste valeur. Un manque de respect selon Abdallah :
« Ils ne respectent pas notre travail et celui que plusieurs personnes ont mené depuis des années » avant de poursuivre qu’il s’agit d’un « sabotage » de la part des autorités.
Et l’avenir de l’équipe nationale est loin d’être rassurant pour le Vice-capitaine des Cœlacanthes avec les conditions actuelles.
« Franchement je le vois flou tant que les engagements ne sont toujours pas respectés et à force de tirer sur la corde elle va craquer un jour ou l’autre. C’est triste parce qu’on a fait un long chemin pour avoir le groupe qu’on a aujourd’hui. » K.A
L’énorme travail réalisé par beaucoup d’entre eux pour mettre une équipe compétitive est pour Bachirou très important. Le pilier de l’axe central des Verts n’en cache pas son mécontentement. Il estime que les Comores méritent d’aller encore plus loin et que chacun assume ses responsabilités :
« De nombreuses personnes ont travaillé dur pour que la sélection puisse aujourd’hui être compétitive dans des qualifications de grandes compétitions comme la Coupe d’Afrique ou la Coupe du monde. Ces personnes et les fans méritent que leur pays, notre pays, puisse continuer de vivre ce genre d’aventure. Pour cela chacun doit prendre ces responsabilités pour que la nation puisse continuer d’avancer » F.B
- Lire notre article : Amir Abdou : « On ne pouvait plus rester silencieux »
Tout comme Abdallah qui estime qu’il faut « simplement que les engagements de l’Etat soient respectés », Bachirou ne veut plus de fausses promesses et juge qu’il faut des garanties en équipe nationale pour éviter de pareille situation à l’avenir.
« Nous voulons un soutien concret de l’Etat et qu’il n’y ait plus de fausses promesses. On ne demande pas énormément de choses mise à part un réel soutien pour qu’on puisse organiser nos stages et matchs dans les meilleures conditions. Que le staff et les joueurs puissent préparer nos matchs avec les fonds nécessaires, matériel, primes, salaires des membres du staff etc. … Telles sont les garanties qu’il nous faut et que l’on demande à ce que ça soit prise en compte à l’immédiat. » F.B
Une situation qui ne fait pas honneur au football comorien et au progrès réalisé ces dernières années. Une grande déception pour tout le groupe après tant d’efforts fournis pour faire de l’équipe nationale un groupe dynamique avec beaucoup de professionnels comme en témoigne Abdallah :
« C’est pire qu’une déception si l’équipe nationale s’arrête d’un coup. Cela sera pour moi et pour tous les Comoriens un échec. On a pu montrer au monde du football qu’on avait du potentiel et qu’on est une nation de football. Si tout le monde s’y met, je suis sûre que dans quelques années, notre pays sera une grande équipe africaine mais hélas ce n’est qu’un rêve pour l’instant. » K.A
Articles similaires
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.