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Amir Abdou : «On est arrivé à un stade qu’on ne pouvait plus rester silencieux»

Contacté suite au communiqué de l’Equipe Nationale, le sélectionneur Amir Abdou nous a livré sa réaction et sa vision du future des Cœlacanthes.
Déjà trois années à la tête de la sélection nationale, le sélectionneur Amir Abdou a su réaliser des exploits pour faire sortir les Comores de l’anonymat. De la 178è à la 130è place au classement FIFA, il est le grand artisan de cette équipe dynamique qui se renforce avec de nouveaux joueurs professionnels à chaque rassemblement.

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Mais au-delà de l’aspect sportif, l’équipe nationale vit perpétuellement dans le doute financier. Lassé par le non-respect répétitif des engagements des autorités fédérales et étatiques, l’ensemble des membres de l’équipe nationale a réagi. Il évoque entre autres comment ils sont arrivés à ce stade et l’indifférence des autorités envers ceux qui se sacrifient tous les jours pour la tenue des rencontres.

« On est arrivé à un stade qu’on ne pouvait plus rester silencieux. Les situations ne font que se succéder et rien ne s’améliore. Avant on avait un contact permanent avec l’institution fédérale et une garantie que les prêts des particuliers pouvaient être plus tard remboursés. Aujourd’hui on est livré à nous-même, ceux qui assurent l’intérim nous ignorent totalement n’en parlons plus l’Etat. On n’a même pas eu droit à un appel ou message d’encouragement de leur part après concernant notre match face à Madagascar. Et ce dernier rassemblement n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui ont précédé. »

Amir Abdou, sélectionneur des Cœlacanthes des Comores

Une situation difficile qui lui affecte personnellement après tant d’efforts mais qu’il considère nécessaire pour garantir un meilleur avenir pour son groupe.

« Je suis déçu du déroulement des choses et en même temps très affecté. On a beaucoup donné pour remettre l’équipe nationale en valeur et lui donner la dimension qu’elle a aujourd’hui. Mais on ne peut plus continuer dans ce lancé s’il n’y pas de garantie pour l’avenir du groupe. Il est impossible de continuer ou d’espérer que d’autres joueurs nous rejoignent tant qu’on est en situation critique. »

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Le sélectionneur regrette qu’il n’y ait pas de considération sur les efforts fournis par l’ensemble des joueurs, staff et manager. Et en ce qui concerne son cas, il déplore le manque de réactivité des autorités fédérales sur ses multiples interpellations concernant son salaire.

« Personnellement, cela fait deux mois que je ne suis pas payé et ce malgré plusieurs alertes adressées à la Fédération dont je n’ai eu aucun retour de leur part. Je fais beaucoup de sacrifices personnels, financiers, parfois allant à faire recours à mes fonds propres pour pouvoir mener à bien ma mission. Un autre entraîneur n’aurait pas tenu trois mois avec les conditions de travail que je dispose avec la sélection. Si c’est un étranger, à un mois il serait déjà parti. »

Concernant son futur avec l’équipe nationale et ses projets, le sélectionneur Amir Abdou insiste qu’il ait d’abord des garanties et une réelle détermination des autorités avant de parler d’avenir. Que les projets et les ambitions n’en manquent pas et qu’il n’y a que la volonté, une bonne structure et le respect des engagements qui n’y sont pas. Il revient tout de même sur quelques projets qui le sont à cœur.

« Présentement, il y a l’urgence des matchs amicaux de mars et juin pour bien préparer le match du Cameroun en septembre à l’occasion de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN 2019. Il nous faut une bonne préparation car on aura à faire face au Maroc aussi en double confrontation en octobre puis le Malawi en novembre. Il y a aussi beaucoup de choses qu’on aimera mettre en place tel que participer au COSAFA Cup chaque année. Il est difficile de comprendre qu’on soit membre et qu’on ne prend plus part. L’avantage avec le COSAFA est qu’on a la possibilité au moins de disputer trois matchs chaque année avec des nations mieux classées. Des matchs qui comptent en plus au classement FIFA au même titre que des matchs amicaux dont on peut s’en servir pour donner plus de temps de jeu à certains joueurs locaux et à des jeunes expatriés. Si l’on arrive déjà à prendre part à l’édition 2018 qui se tiendra vers juin, on peut s’en servir comme préparation avant de recevoir le Cameroun à domicile. Il y a aussi l’UAFA dont on est membre mais on ne participe plus à ses compétitions et dont on ne dispose d’aucun partenariat avec les pays membres. Il nous faudrait aussi des relations avec certains de ces pays pour bénéficier de leurs installations et de disputer de matchs amicaux. On aurait aimé réaliser tout cela si nos autorités se donnent l’envie et nous accompagnent dans ce lancée, ce qui n’est pas jusqu’à présent le cas. »

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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