Younes Zerdouk : « Un tirage difficile, mais nous sommes des compétiteurs »
Dans une interview exclusive accordée à « Comoros Football 269 », le sélectionneur Younes Zerdouk partage ses premières impressions après le tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026.
A l’issue du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026, les Comores se retrouvent dans le Groupe I aux côtés du Mali, Ghana, Madagascar, Centrafrique et du Tchad. Dans une interview exclusive, Younes Zerdouk livre ses impressions sur ce tirage qu’il juge difficile. Malgré la complexité du calendrier à venir, il se montre confiant et met en avant les ambitions de son équipe.
Les Comores ont été placées dans le Groupe I. Quelle est votre appréciation générale de ce tirage ?
Younes Zerdouk : Il s’agit d’un tirage très difficile. À chaque match, il faudra accomplir des miracles. Nous ne pouvons sous-estimer aucun pays en Afrique. Le Mali est une équipe de taille et, pour moi, le grand favori du groupe. J’ai personnellement une histoire particulière avec ce pays. À l’époque où j’étais directeur de l’Académie JMG, j’ai vu certains joueurs de cette équipe, tels que Hamari Traoré et Noss Traoré, grandir. Le Ghana, habitué de la compétition, n’a plus besoin d’être présenté. C’est une équipe de très haut niveau. Cependant, nous aurons cette fois-ci un contexte particulier car nous les avions battus lors de la CAN 2021.
Quant à Madagascar, c’est une très belle équipe. Avec les Barea, ce ne sera que des derbies. Les deux matchs les plus attendus par les supporters. C’est un peu comme la « Grande Île contre la Petite Île ». La Centrafrique et le Tchad ne sont pas en reste non plus. Chaque match aura ses particularités et ne sera pas si facile. Nos adversaires ne nous prennent plus à la légère. Ils ne nous font aucun cadeau. Comme dernièrement contre le Lesotho, ils nous considèrent comme une grande équipe, et tant mieux. Mais nous sommes des compétiteurs. On a le droit de rêver. La Coupe du Monde est une compétition spéciale.
Les matchs vont arriver rapidement, mais avant cela, il y aura les fenêtres FIFA de septembre et octobre. Quelle préparation envisagez-vous pour les Cœlacanthes ?
Il y aura une discussion à avoir dans ce sens avec la Fédération et l’État. Pour l’instant, nous sommes concentrés sur les éliminatoires de la CAN 2023, avec le dernier match contre la Zambie. Nous avons pour ambition de terminer avec 9 points et d’égaler notre précédente campagne en termes de nombre de points. Ce serait déjà important. Le projet consiste à continuer d’être performants tout en travaillant avec les cadres et poursuivre l’intégration des jeunes. Septembre est une date spéciale, avec des joueurs qui auront d’ici là de nouveaux projets et un niveau au-dessus. À nous de repartir avec un nouvel élan. Nous aurons également le retour des blessés tels que Nasser Chamed et El Fardou Ben Mohamed.
Justement, quels ajustements devraient être mis en place afin d’être prêts et de repartir sur des bases solides ?
Il faut comprendre que nous ne pouvons pas nous qualifier à une compétition en subissant. Il nous faut une qualité de jeu et une capacité à rivaliser et à remporter des victoires à l’extérieur. À domicile, nous pouvons compter sur nos supporters de plus en plus exigeants, qui poussent toujours derrière leur équipe. Et cela passe par des confrontations avec de grandes nations. Nous avons toujours l’ambition d’imprimer une identité de jeu, d’avoir une équipe de possession. La Côte d’Ivoire a été un très bon test pour nous. Nous jouons des matchs de ce calibre pour continuer à progresser. Et humblement, il ne nous manque pas grand-chose. Tout le travail accompli avait pour but de mieux nous préparer pour ces matchs de Coupe du Monde.
Concrètement, sur le terrain, comment cela se traduirait-il précisément ?
Le plus important est ce que je laisse derrière moi. Ma vision est à long terme. Il est primordial que les joueurs aient du temps de jeu en club. S’ils arrivent en sélection en étant compétitifs, ce sera une autre équipe. Mais d’abord, il faudra rapidement compenser la perte d’un numéro 9. Nous devons être capables de pallier chaque poste avec des joueurs polyvalents. Nous devons être décisifs à tous les niveaux et ne pas dépendre d’un joueur. À présent, nous sommes capables de porter le ballon dans le camp adverse. Il faut être plus forts dans les deux zones de vérité, capables de concrétiser nos actions et solides défensivement.
Au cours de l’année 2024, les éliminatoires de la CAN 2025 entreront en jeu. N’est-ce pas là un calendrier assez complexe ?
Je vois cela comme le Tour de France. Peu importe la compétition, chaque match que nous jouerons sera une montagne à gravir. Ce qui est intéressant dans le calendrier, c’est que nous enchaînerons de véritables matchs internationaux. Cela nous permettra d’accumuler de l’expérience. Ce ne sera que du bonus.
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.