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Stefano Cusin, sélectionneur des Cœlacanthes des Comores

Equipe A

Stefano Cusin : « Pour nous, chaque match est important »

Le 7 juin, les Comores affronteront Madagascar à Johannesburg, en Afrique du Sud, avant de se mesurer au Tchad le 11 juin à Oujda, au Maroc.

Depuis sa nomination en octobre 2023, Stefano Cusin, 55 ans, insuffle un vent nouveau à la tête des Cœlacanthes. Sous sa direction, l’équipe nationale des Comores, 117e au classement FIFA, n’a pas connu la défaite en cinq matchs et se trouve en tête du Groupe I après des victoires face à la Centrafrique et au Ghana.

Alors que les Comores s’apprêtent à reprendre les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 avec des confrontations cruciales contre Madagascar et le Tchad, l’optimisme règne parmi les supporters. Le 7 juin à Johannesburg et le 11 juin à Oujda, Cusin et ses hommes tenteront de confirmer leur bon début de campagne et de poursuivre leur ascension. Dans cette interview exclusive, le sélectionneur revient sur les enjeux de ces rencontres et partage sa vision pour l’avenir des Cœlacanthes.

Les Comores vont affronter Madagascar, un adversaire contre lequel ils n’ont jamais gagné. Comment abordez-vous ce derby en particulier, et quelle importance accordez-vous à ce match pour l’équipe et les supporters ?

Stefano Cusin : C’est vrai que les Comores n’ont jamais battu Madagascar. C’est vrai aussi que Madagascar a un meilleur classement FIFA (109e, ndlr) que nous. Donc, sur le papier, ce sont les favoris de la rencontre. Maintenant, on va tout faire pour bien se préparer, pour faire un grand match, pour faire honneur au pays et aux supporters. Voilà, c’est ça, le football, ce ne sont pas les promesses. C’est le travail, c’est le sérieux, c’est l’humilité. Et on verra ce qui va se passer. En tout cas, je suis sûr que les joueurs donneront 100% de tout ce qu’ils ont pour faire un grand match.

Quels sont vos objectifs pour les matchs contre Madagascar et le Tchad en termes de performance et de résultats ?

Je pense qu’il faut rester humble dans le sens où nous sommes dans un processus de reconstruction. On ne va pas compter le stage en octobre à Istres parce qu’il n’y avait pratiquement que des jeunes. Nous avons commencé notre travail pratiquement en novembre. Nous avons donc fait seulement deux stages ensemble. Là, nous sommes dans une phase où nous cherchons la performance. Plus que le résultat, il est important de bien jouer, de bien s’organiser, de faire passer le message aux joueurs, que les joueurs comprennent bien ce que veut l’entraîneur et que moi aussi, je comprenne mieux les joueurs que nous avons à disposition.

Depuis le début, nous avons toujours dit que notre objectif est d’utiliser les matchs de Coupe du Monde pour nous préparer à la qualification pour la CAN. Et je pense qu’il faut rester dans cette optique-là. Maintenant, c’est vrai que nous sommes aussi une équipe de qualité. Nous avons des ambitions, donc pour nous, chaque match est important.

Vous avez dit il y a quelques semaines qu’il y aura des nouveaux visages au prochain rassemblement. Quels sont les postes où vous estimez qu’il est impératif d’avoir des renforts, et pourquoi ?

Enfin, quand j’ai dit « nouveaux visages », je parlais pour moi, dans le sens qu’il y a des joueurs qui ont déjà joué en équipe nationale et qui n’ont jamais joué avec moi. Donc pour moi, ce sont de nouveaux visages. Il y aura aussi quelques-uns qui viendront pour la première fois, donc ça sera toujours dans la continuité, parce que nous, on est en train de construire. L’équipe jusqu’à présent, elle s’est bien comportée, il faut être dans la continuité, par petites touches. Et il n’y a pas, on va dire, un secteur plus qu’un autre. C’est un peu partout qu’on a besoin d’avoir non seulement des joueurs performants, mais aussi de doubler tous les postes avec des joueurs qui, en cas de blessures ou de cartons, peuvent les suppléer. Donc c’est dans ce sens-là.

Avec la fin de la saison, les joueurs ont parfois tendance à relâcher et il y a aussi de longs déplacements à gérer. Quelle approche allez-vous prendre pour maintenir les joueurs en forme physiquement ?

Vous savez, en fin de saison comme ça, ce n’est pas tellement la forme physique qui est importante. L’important, ce sont les ressources mentales. Mais de ce côté-là, je sais que les garçons ont toujours du plaisir à revenir en équipe nationale, qu’ils se sentent bien, qu’ils se sentent à l’aise, c’est un bon groupe. Physiquement, on est en fin de saison, il y a des joueurs qui vont faire les play-offs, il y en a qui ont eu de longues saisons, donc c’est plus au niveau mental qu’il faut intervenir. Il faut donner le maximum de tranquillité et en même temps des consignes claires. Il faut que ce soit clair : peu d’informations, mais claires. C’est ça le concept.

En matchs officiels, les Cœlacanthes ont souvent du mal à s’imposer à l’extérieur. Pensez-vous que cette fois-ci, l’équipe est mieux préparée à surmonter ce défi ?

Oui, effectivement, mais je pense que cela fait aussi partie d’un processus. Quand on construit une équipe, il faut également transmettre l’ambition et certaines valeurs. Je pense que c’est un cap à franchir dans le sens où, à l’extérieur, à la fin, on joue toujours 11 contre 11, et les dimensions du terrain sont les mêmes. Donc, c’est seulement un aspect psychologique, un cap à surmonter, et ce sont de bons tests. Voilà pourquoi je suis curieux et excité d’affronter ces deux matchs-là, parce que je voudrais voir nos joueurs dans ces conditions, voir comment ils réagissent et travailler ensemble pour faire de grandes prestations. Je pense que ce sont des matchs qui peuvent vraiment nous aider à grandir, parce qu’à travers ces matchs-là, l’équipe peut vraiment prendre une autre physionomie et prendre conscience de ses qualités.

Les éliminatoires de la CAN 2025 arrivent également très vite. Comment comptez-vous gérer ces échéances en parallèle avec celles de la Coupe du Monde 2026 ?

Comme je l’ai dit auparavant, nous sommes une équipe en construction. Depuis le début, nous avions dit que nous allions utiliser les matchs avant le début des éliminatoires comme des expériences et une façon de progresser, de définir l’équipe avec des équilibres, avec tout cela. Pour nous, il est important de jouer des matchs, de se retrouver, de s’entraîner ensemble, afin de mieux connaître les joueurs et qu’ils comprennent mieux ce que je leur demande. Nous voulons être prêts à chaque match, et je ne pense pas que les éliminatoires arrivent trop tôt. C’est bien, je veux dire, ce sera pratiquement notre troisième rassemblement, donc c’est important. Nous continuons à travailler ensemble et l’objectif est toujours de donner 100 % pour que les supporters soient fiers de leur équipe et que le pays continue de rayonner.

Vous avez organisé des stages au niveau local sur chaque île. Quel est aujourd’hui votre regard sur le niveau des joueurs locaux, et comment envisagez-vous d’intégrer ces talents locaux dans l’équipe nationale à l’avenir ?

En effet, j’ai organisé des stages au niveau local pour voir les joueurs locaux et parce que c’est très important que le championnat gagne en qualité, que les équipes soient plus organisées, et que l’on donne une chance à certains joueurs locaux. Cela est vraiment important. Maintenant, il est vrai qu’aujourd’hui, nous avons des joueurs en Europe qui sont beaucoup plus expérimentés que les locaux, et donc il y a un écart à combler. Mais je pense qu’avec le travail et le temps, cela peut se faire.

En tout cas, je travaille en étroite collaboration avec Hamada Jambay, qui va entraîner l’équipe A’ en juin en Afrique du Sud pour la Cosafa Cup. Cette équipe aura une ossature de joueurs locaux et quelques expatriés afin d’être homogène. Cela pourrait nous donner des indications importantes pour l’avenir sur les joueurs sur lesquels nous pourrons compter. C’est important que le football local grandisse. C’est un projet dans lequel nous sommes tous concernés, et il est vraiment important d’améliorer le championnat pour qu’il devienne de bonne qualité, que nous ayons de bons joueurs, et que nous puissions les intégrer petit à petit en équipe première.

Propos recueillis par Boina Houssamdine.

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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