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Toienlidine Anassi, ancien vice-président de la Fédération de Football des Comores

Football Local

FFC : pouvoir exécutif, peut-on tout se permettre ?

Entre pouvoirs et respect des lois, tout semble se mêler les uns des autres dans le football comorien. Après quatre mois de crise et la nomination d’un Comité de normalisation, le spectre de l’ancienne classe dirigeante de la FFC est loin de disparaître. Les liens tissés et leurs actions sont de nouveau au-devant de la scène. Leurs pouvoirs semblent même encore s’exercer et est encore influent dans certains domaines dont le règlement de conflits entre clubs. Le pouvoir donne-t-il des ailles

Avant la nomination d’un Comité de normalisation, les membres du Comité Exécutif de la FFC ainsi que ceux des Ligues régionales étaient aussi des responsables de clubs. Leurs interventions dans des dossiers relatifs à leurs clubs étaient régulières. Ces deux dernières années, plusieurs d’entre-eux ont été épinglés dans des affaires d’ingérences et de favoritisme. Du Comité Exécutif National aux ligues régionales. Ce fut le cas par exemple de Mhoussine Bacar avec l’US Zilimadjou ou d’Ali Malide avec l’Etoile d’Or ou de Toienlidine Anassi avec Steal Nouvel. Du choix d’arbitres à l’influence des décisions des commissions de disciplines, leurs pouvoirs semblent sans limite. Une pratique courante dans le football comorien où un responsable peut se mettre au-dessus des lois. C’est cette largesse qui préoccupe actuellement l’opinion publique après la découverte d’un document ayant gracié des joueurs sanctionnés.

Les commissions disciplinaires n’ont jamais été indépendantes

Omar Hassanaly, ancien vice-président et président par intérim de la FFC de juillet à octobre 2019

C’est une affaire qui date de novembre 2019. A l’issu du derby simaois entre Steal Nouvel et Ziarra Club (0-0) le 10 novembre, le procès-verbal N°20-004 de la CHD en date du 22 novembre, a jugé que Steal Nouvel a perdu le match sur tapis vert. Ceci à cause de l’utilisation de d’un joueur non éligible du nom d’Abi Hafsoit Ahmed. Des documents ont été fournis par Steal Nouvel pour justifier éligibilité du joueur et ont influencé la décision du CRA. Une affaire à rebondissement dont la CNR a finalement tranché le 18 décembre et a confirmé inéligibilité du joueur en question. Mais à la surprise générale, le 27 janvier dernier, la Commission de qualification (CQJ) des joueurs l’a jugé éligible. Mais entre la Commission National des Recours (CNR) et la CQJ, quelle commission a le dernier mot ?

Entre temps, les soupçons concernant utilisation de joueurs inéligibles par Steal Nouvel demeurent encore. Et pas seulement sur le cas d »Abi Hafsoit Ahmed. Trois autres joueurs sanctionnés par des commissions disciplinaires continuent de porter les couleurs du club. Il s’agit d’Ab-El-Hamid Houmadi, Abdelahamidi Ali Houmadi et Adayamine Kamardine. Mais ce qui interpelle dans ces nouveaux cas est l’implication de Toienlidine Anassi. Ancien vice-président de la FFC et un des dirigeants de Steal Nouvel. Un document daté du 23 février 2019 fait mention d’une « grâce » accordé à ces trois joueurs « en concertation » avec l’ancien président de la FFC Saïd Ali Saïd Athouman. Justifiant ainsi l’éligibilité des trois joueurs. Mais un membre du Comité Exécutif ou le président lui-même peut-il accorder la grâce à joueur sanctionné ?

Un president de la FFC peut-il gracier un joueur sanctionné ?

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Avant de répondre à cette question, il faut aussi préciser que le document de Toienlidine Anassi ne comporte pas de cachet officiel mais seulement sa signature. Il est aussi introuvable dans les archives. « Demandez à Soidridine, l’ancien SG de la Ligue de Ndzuani pour les archives » martèle une publication Facebook de Steal Nouvel. Mais l’absence de cachet et son absence dans les archives laisse penser à un document antidaté puisque Toienlidine Anassi n’est plus en fonction depuis début novembre. Une pratique aussi courante à la FFC.

Et pour la grâce présidentielle ? Il n’est pas assez courant mais le cas Anassi – Saïd Athouman n’est pas isolé. Le procès-verbal n°20-02 de la CNR en date du 6 février 2020 a fait mention de l’utilisation de cette grâce par un autre dirigeant. Président par intérim de la FFC de juillet à octobre, Omar Ben Hassane Ali avait accordé le 12 octobre une grâce à Mohamed Bouldane, joueur sanctionné d’Ouragan Club. Une note que la CNR a annulé et a précisé que « le président n’a pas l’aptitude de gracier un joueur sanctionné par une Commission juridictionnelle ». En effet, il n’y a aucun article dans les Statuts de la FFC faisant mention d’une telle grâce. Son utilisation est donc passible de sanctions par la Commission Nationale de l’Ethique.

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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