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Les Cœlacanthes 2018 : un groupe avec une très bonne cohésion

A domicile le 17 novembre face au Malawi, les Cœlacanthes des Comores ont conclu une année 2018 pleine d’enseignements et d’exploits. Un groupe qui vit très bien et qui nourrit beaucoup d’espoirs sur l’avenir.

C’est avec une belle victoire à Moroni que les hommes d’Amir Abdou ont terminé une année mouvementée. Face aux Flammes malawites, les Cœlacanthes ont bouclé une année d’exploits et de rebondissements. La plus part d’entre nous ne retiennent que les quatre dernières rencontres de septembre à novembre mais ce fut une longue année.

Tout a commencé par un match amical face au mois de mars face au Kenya. Une rencontre qui n’était surtout pas certaine d’avoir lieu pour des problèmes financières qui ne sont plus à présenter. Ces mêmes difficultés qui avaient aussi hypothéqué et rendu difficile la participation des Comores à la Cosafa Cup en mai 2018. Mais même avec l’absence d’un grand nombre des professionnels (au Cosafa) pour des raisons diverses et les conditions de préparation, le groupe a montré une très bonne image.

Les Cœlacanthes des Comores le 16 octobre 2018 face au Maroc à Mitsamiouli

Ces différentes rencontres servaient avant tout de préparation pour les grandes échéances de septembre à novembre. Logées dans le groupe B, les Comores devaient batailler pour une place qualificative à la CAN 2019. Une aventure africaine complexe face à des nations comme le Cameroun et le Maroc. Mais le sélectionneur Amir Abdou avait encore des cartes à jouer dans ses éliminatoires.

En pleine forme et au complet, les cadres du groupe étaient bien conscients du défis. Avec un Abdallah impérial malgré sa situation, un Bachirou, Abdullah et Mchangama en colonne vertébrale, un Selemani séduisant et un Ben Mohamed prolifique, les Cœlacanthes avaient rage de vaincre. Malgré un arbitrage parfois en leur défaveur, les Comoriens ont réussit à faire douter le champion d’Afrique en titre et un récent mondialiste.


« Les joueurs n’ont plus de complexes d’infériorité. Ils savent que nous sommes capables ensemble d’aller chercher un résultat. Ils ont pris de l’assurance. »

Amir Abdou

Une très bonne cohésion, solidaires et un jeu posé tels sont les termes qui définissent ce groupe. Un collectif homogène qui évolue presque ensemble depuis quatre ans et qui a développé beaucoup d’automatismes. Sans pressions ni complexes, c’est désormais avec sérénité que les Cœlacanthes abordent leurs rencontres. Fruits d’une professionnalisation et un rajeunissement progressif de l’effectif. Certains des ces jeunes prometteurs se sont d’ailleurs distingués cette année.

Un groupe qui intègre bien les jeunes

Si Ahmed Soilihi a encore du travail à faire pour s’imposer en défense centrale, Kassim Mdahoma et Abdallah Ali Mohamed assurent au poste de latéral droit. Les absences de Bendjaloud Youssouf face au Maroc et au Malawi leurs ont permis d’exprimer leur talent. Impérial et auteur d’une passe décisive face aux marocains à Mitsamiouli, Ali Mohamed mérite bien sa place. Pareille pour Mdahoma qui a un profil similaire et dont il a surtout à perfectionner ses multiples actions offensives.

Abdallah Ali Mohamed (19 ans, au milieu dans l’image) le 16 octobre 2018 face au Maroc à Mitsamiouli

Mais ils ne sont pas les seuls à qui Amir Abdou donne l’opportunité de s’épanouir. Avant sa blessure, Ancoub Mze Ali illustre bien cette politique d’intégration des jeunes. Depuis ses débuts en 2016, le jeune niçois s’était imposé avec brio dans l’entre-jeu des Cœlacanthes. Vient ensuite Saifoudine Sanali lors de la Cosafa Cup 2018. Des cas parmi tant d’autres qui témoignent de la bonne intégration des jeunes en équipe nationale. Un phénomène en partie facilité par les cadres du groupes qui les transmettent leurs expériences et conseils.

« Les jeunes ramènent de la fraîcheur, de l’énergie et un peu de folie. On en a toujours besoin. C’est à nous les anciens de les guider et les protéger ».

Fouad Bachirou

Au moment où les cadres de l’équipe commencent à prendre de l’age, l’avenir est bien assuré. La nouvelle génération destinée à prendre la relève est prometteuse. Que ça soit les futurs cadres comme Assana, Bakari ou des jeunes qui intègrent petit à petit le groupe comme Abdel Hakim Abdallah et Nordine Ibouroi.

Mais le groupe Cœlacanthes peut aussi se renforcer avec des probables prochains renforts. A l’exemple des jeunes Yacine Bourhane (Niort), Zaydou Youssouf (Bordeaux), Myziane Maolida (Nice) ou d’Idriss Mzaouiyani (PSG) pour ne citer qu’eux et d’un pilier comme Wesley Saïd (Dijon).

« Il y a énormément de jeunes pépites qui fréquentent les centres de formation. Certains commencent déjà à jouer le haut niveau avec des clubs pros. Je me fait pas de soucis pour la génération qui va émerger ».

Ali Ahamada

2019, une année pleine de défis !

Après leur retour difficile en Afrique austral en 2018, les Cœlacanthes aborderont cette-fois avec sérénité la Cosafa Cup 2019. Une compétition importante pour les Comores qui peut leur donner une place de choix dans la région. Le salut africain des Cœlacanthes passera sans doute par des bonnes performances en Afrique Austral. Le cas des voisins Malagasy en est une bonne référence. Les Barea se sont hissés à 2 reprises au dernier carré en Cosafa Cup depuis 2015.

« Notre dernière participation à la Cosafa Cup a été un échec, parce que la préparation a été escamotée. L’on ne prépare pas une équipe à une compétition en trois jours.»

Amir Abdou

L’année 2019 est aussi importante pour l’équipe locale. Après leur brillant parcours aux éliminatoires du CHAN 2018, les Cœlacanthes locaux aborderont vers le mois d’août celles du CHAN 2020. L’occasion aux coéquipiers de Faouz Faidine de confirmer leur progression. En juillet, un groupe de majoritairement de locaux prendront part aux JIOI 2019 à Maurice. Bien que ce rendez-vous indianocéanique ne représente plus l’aura qu’il avait avant, il reste un bel challenge sous-régional.

Animés d’un éternel envie d’exploit

Quant à l’année qui vient de s’écouler, 2018 a été un véritable tournant pour le football comorien. En dehors de l’exposition médiatique et des résultats historiques face à des nations comme le Cameroun et le Maroc, c’est surtout un projet de jeu qui commençait à apporter ses fruits.

Force est de reconnaître que peu des amateurs du ballon rond voyaient les Comores réaliser de tels exploits. Une découverte et une surprise pour certains mais des résultats logiques pour d’autres qui avaient foi au travaille acharné du sélectionneur Amir Abdou. Des prestations qui ont impressionné toute l’Afrique et même au delà. A tel point que les joueurs et le staff nourrissent quelque part des regrets de ne pas avoir emmagasiner le maximum de points.

« On joue tous les matchs pour les gagner. Ça toujours été notre état d’esprit. Il y a eu des belles performances et des progrès. Il faut maintenant que les résultats suivent. On est sur la bonne voie ».

Fouad Bachirou

« Tout le monde nous donnait perdant »

Malgré leurs bonnes performances, les Comores étaient condamnées à ne pas se qualifier pour pour la CAN 2019 et ce en cas d’une 2è place dans le groupe B. Mais un événement majeur a changé le cours du jeu avant la dernière journée des éliminatoires. Le retrait de l’organisation au Cameroun par la CAF entraînant la perte de son statut de qualifié d’office a fait renaître les espoirs comoriens. Désormais, les Cœlacanthes ont encore la possibilité de se qualifier pour leur première phase finale de CAN.

El Fardou Ben Mohamed buteur face au Cameroun le 8 septembre 2018 à Mitsamiouli

Actuel 3è du groupe B derrière le Cameroun (2è) et le Maroc (déjà qualifié), les Comores peuvent prétendre à une 2è place qualificative lors de la dernière journée. Mais avant une possible qualification sur terrain, un aspect réglementaire peut aussi indirectement qualifier les Comores. Un imbroglio qui oppose désormais la CAF et la FFC concernant l’élimination du Cameroun en vertu de l’article 92 du règlement.

« Ça va être tendu, mais on peut le faire. On a quand même réussi à faire deux nuls, chez nous, contre le Maroc et le Cameroun. Tout le monde nous donnait perdant, et on est toujours là ».

El Fardou Ben Mohamed

Une affaire qui pourrait aller jusqu’au Tribunal Arbitral du Sport. Mais si la qualification devait au finale se jouer sur terrain, les Comores auront un match capital le 23 mars 2019 à Yaoundé. Une victoire comorienne qualifiera les Cœlacanthes à leur toute première Coupe d’Afrique des Nations de leur histoire.

De tout ce que 2019 nous réserve, on retiendra la cohésion et la combativité qu’ont montré les Cœlacanthes durant l’année 2018. Un groupe homogène, solidaire et très fier de jouer ensemble. Une équipe que malgré les difficultés financières a procuré bonheur et fierté à un million de comoriens de la terre mère à la diaspora.

Endurants et animés d’un éternel envie d’exploit, ils incarnent désormais la vie même du Cœlacanthe. A la différence du Phœnix, il ne renaît pas de ses cendres. Il survit à toutes les catastrophes et se bonifie. D’une rencontre à une autre, les Maîtres des abysses effectuent leur bonhomme de chemin vers la surface.

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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