Ce qu’il retient d’Amir Abdou et des Comores : l’analyse de Mansour Loum

Démissionnaire après huit ans d’exercice avec les Comores, Amir Abdou est le nouveau sélectionneur de la Mauritanie. À 49 ans, il laisse derrière lui une équipe compétitive qui s’est faite un nom sur le continent.

Pour Comoros Football 269, des journalistes sportifs comoriens et du continent livrent leurs analyses sur les « Années Amir » et sur l’avenir des Cœlacanthes.

La longévité au poste d’Amir Abdou

La première chose qui est frappante, c’est la longévité au poste. Rester 8 ans en place, surtout à la tête d’une sélection africaine quand on connaît le contexte et la capacité de certains dirigeants à changer de technicien dès que les résultats ne sont pas au rendez-vous, ça force le respect. Et cette longévité n’est sans doute pas étrangère à la progression de l’équipe car c’est ce qui lui a permet de mettre en place une vraie philosophie de jeu, un style et consolider son groupe. Il a vraiment eu le temps de mettre en application ses idées, ce qui est du luxe en sélection étant donné que les périodes de rassemblements sont souvent courtes.

Un nouveau statut pour les Comores

Ensuite, forcément je ne peux que souligner la montée en puissance des Comores sous ses ordres jusqu’à cette première participation à la dernière CAN, même si elle aurait dû avoir lieu dès 2019, mais on ne va pas refaire l’histoire. Là au moins elle a été acquise sur le terrain et elle a permis de démontrer que les Comores sont passés du cercle desdites « petites nations », celles qui souvent passent par les tours préliminaires des éliminatoires à la CAN, au rang des « nations montantes » à l’image de la Gambie ou de la Mauritanie, avec qui elle a beaucoup de similitudes. Et forcément maintenant quand on parle des Comores, même si on ne parle pas encore d’un grand du continent, c’est une équipe que les adversaires prennent au sérieux car elle peut vous poser des problèmes dans le jeu et créer la surprise.

Confirmer avec une qualification à la CAN 2023

Forcément, maintenant, les Comores seront attendues et quelque part c’est là que le plus dur commence. Participer à la CAN ne doit pas être une fin en soit. Ce serait là une énorme erreur que de penser comme ça. Ce doit être le début de quelque chose d’autre, d’un nouveau cycle avec un nouveau projet, de nouveaux objectifs. Il va falloir confirmer très vite, se qualifier régulièrement en phase finale, qui plus est dans cette formule à 24 équipes. Il faut à tout prix éviter l’après-CAN qu’a connu Madagascar, au risque de casser toute cette dynamique.

Mais ce ne sera pas évident car quand un entraîneur qui est resté aussi longtemps s’en va, la mission qui incombe à son successeur est plus difficile car il doit apporter de la nouveauté, faire avec des habitudes qui sont bien ancrées etc. Tout sauf une mince affaire. Mais c’est là le défi de la Fédération, du futur coach, mais aussi des joueurs. Ils ont goûté à la CAN, ils savent maintenant ce que ça fait de participer à la grande fête du football africain. Ils ont vu les émotions procurées à tout un peuple. Ce doit être une source de motivation pour s’inscrire en phase finale de CAN dans la durée. Ce sera le meilleur moyen de gagner en compétitivité au fil des années et faire progresser l’équipe pour qu’elle accède à un statut supérieur encore.