Quatre jours après la victoire des Comores face au Malawi, le sélectionneur Amir Abdou évoque ses impressions sur les éliminatoires de la CAN 2019. Dans un entretien avec le quotidien Al Watwan, l’homme fort des Cœlacanthes, en fin de contrat, fait le bilan et donne ses perspectives pour l’avenir.
« Il faut établir un budget de fonctionnement »
Faire mieux qu’aux précédentes éliminatoires a toujours été l’objectif du sélectionneur Amir Abdou. Actuellement troisième (5 points) d’un groupe B aussi relevé ne peut être qu’une bonne chose. Même s’il nourrit quelques regrets par rapport aux matchs allers contre le Malawi, le Cameroun et le Maroc, il se dit satisfait du parcours. « Je me réjouis déjà du nombre de points que nous avons, même si j’estime que nous aurions pu mieux faire ». Cette progression de l’équipe vient conforter son projet qui prend forme depuis 2014. Une grande expérience et une maturité de son groupe qu’ils le poussent déjà à viser une qualification à la CAN dès 2021.
Amir Abdou, sélectionneur des Comores, en liesse avec les supporters après le match Comores-Malawi
En fin de contrat ce 30 novembre, l’avenir d’Amir Abdou en équipe nationale est aux mains de la fédération. S’il a confirmé qu’il y eu enfin un début de dialogue ce weekend entre les deux parties, il aimerait entre autres que les conditions de travail soient améliorées. En premier lieu résoudre le problème récurrent du financement de l’équipe nationale. « Il faut établir un budget de fonctionnement […] Notre dernière participation à la Cosafa Cup a été un échec, parce que la préparation a été escamotée. L’on ne prépare pas une équipe à une compétition en trois jours.»
Le technicien comorien estime qu’il est temps maintenant de mettre les moyens et de passer un cap. Confiant à son groupe, il veut les mener le plutôt possible dans une phase finale de CAN. « La fédération peut proposer des objectifs à atteindre et fournir, évidemment, les moyens pour. Par exemple, participer à la CAN 2021. C’est faisable. Parce que les joueurs n’ont plus de complexes d’infériorité. Ils savent que nous sommes capables ensemble d’aller chercher un résultat. Ils ont pris de l’assurance. »
Wesley Saïd, attaquant du Dijon FCO
Pour la prochaine campagne africaine, Amir Abdou espère pouvoir étoffer son effectif. Il compte beaucoup sur les jeunes talents qui prennent petit à petit de l’expérience auprès des cadres de l’équipe. Mais d’autres renforts de tailles ne sont pas à exclure. Amir Abdou espère avec le soutient de la fédération pouvoir convaincre certains d’entre eux. Si le niçois Myziane Maolida préfère « pour le moment se consacrer à l’équipe de France des jeunes » Amir Abdou espère convaincre Wesley Saïd. « Nous l’avons contacté et échangé. La décision lui revient. Ce serait une arme supplémentaire pour franchir un palier » ajoute-t-il. Le dijonnais, brillant la saison dernière en Ligue 1, est courtisé depuis quelques années par le staff comorien. De Zaydou Youssouf (Bordeaux) à Yacine Bourhane (Niort), le groupe Cœlacanthes pourrait avoir une ossature impressionnante les prochaines années.
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.