
A l’arrêt depuis trois semaines, le football manque de plus en plus aux amateurs du ballon rond. Compétitions suspendues, les joueurs ne sont pourtant pas totalement sans activités. Le jeune défenseur international comorien Salim Ali (24 ans, 7 sélections) revient sur sa saison à l’US Zilimadjou et de la situation actuelle liée au coronavirus. Ancien pensionnaire d’Apache Club, le natif de Mitsamiouli suis de près avec attention la crise qui secoue le football de sa ville.
Depuis le 23 mars, toutes compétitions sont provisoirement suspendues par mesure de prévention contre le coronavirus. Comment se passe ton quotidien depuis l’arrêt des matchs ?
On traverse actuellement une crise sanitaire dans le pays et cela affecte le football. On fait de notre mieux pour rester actifs. Avec mes coéquipiers, on essaie de garder la forme avec des entraînements individuels. On se lance aussi des challenges sur des exercices d’abdominaux, grainages et autres. Le club aussi nous accompagne en nous offrant quelques matériels pour continuer de s’entraîner.
Après six mois de compétitions, comment juges-tu ta saison avec l’US Zilimadjou ?
Je peux dire que j’effectue une très bonne saison. J’ai disputé presque toutes les rencontres et je n’ai pas contracté de blessure signifiante. Sur le plan technique, à mon poste, le club reste avec la meilleure défense du championnat à Ngazidja. Avec aussi la meilleure attaque d’ailleurs. Et dans les grandes affiches j’étais bien au rendez-vous. Je ne peux qu’être satisfait d’avoir aidé le club à réaliser des tels exploits.

Le monde entier est touché par la crise du Covid-19
Suivant l’évolution de la crise, la fédération devra se prononcer sur une reprise ou une annulation de la saison en cours. Déjà qualifiée à la fois en Phase Nationale de D1 et Coupe des Comores, l’USZ a peut-être une chance de s’offrir un titre national 22 ans après son sacre de 1998. Allez-vous avoir des regrets en cas d’annulation de la saison par la fédération ?
Quel que soit l’issu qui va être donné, je pense que le club et nos supporters seront fiers de nous. Il n’y aura aucune raison d’avoir des regrets. On peut mettre ceci dans le cadre du destin. Le monde entier est touché par cette crise et ce n’est pas seulement aux Comores que les compétitions sont suspendues. Pour notre part, les joueurs, nous avons tous donné et montré qu’on a bien mérité ce beau parcours. S’il arrive que la saison soit annulée, on prendra cela comme une source de motivation pour rééditer la même chose la prochaine saison.
Ancien pensionnaire d’Apache Club, comment t’a suivi la saison de ton ancien club reflétant la crise que traverse les clubs de ta ville depuis déjà quatre ans ?
J’ai eu à prendre part aux deux rencontres qui nous ont opposé à Apache Club cette saison. Il y a encore du potentiel à Mitsamiouli. On retrouve des jeunes talentueux. Ce qui manque est l’absence de joueurs d’expérience pour les aider à progresser. La plupart des joueurs expérimentés originaires de la ville évoluent pour la plupart dans les grands clubs de Moroni. Il y a aussi une option qu’il faut tenir compte. Le football actuellement devient petit-à-petit dans le pays un moyen de gagner sa vie. Et il n’y a pas assez d’investissements à Mitsamiouli par rapport à ce qui se fait dans le Bambao par exemple. Ce qui fait que les jeunes talents de la ville s’aventurent ailleurs.
Un statut d’international à valoriser
Justement, on reproche aux jeunes originaires de la Mitsamiouli d’un manque d’attache à la ville. Que vous n’aidez pas les clubs de la ville à traverser ces moments difficiles en rejoignant d’autres clubs. Quel est ta réaction par rapport à ses reproches ?
Pour la plus part d’entre-nous, on a un statut d’international qu’il faut valoriser. Ce n’est pas qu’une question d’ordre financière. Pour espérer que l’on soit régulièrement appelés en sélection, il faut qu’on évolue dans un certain niveau. Dans des clubs compétitifs où l’on pourra se mesurer aux grands joueurs du pays. Sans se voiler la face, il n’y a qu’avec l’US Zilimadjou et Volcan Club qu’on retrouve les meilleurs joueurs actuels de l’île. Tout jeune joueur aimerait un jour évoluer dans l’un de ces deux clubs. Jouer avec des joueurs comme Abdallah Allaoui (Diomed) ou Habib Youssouf permet de vite vous confirmer à votre poste. De montrer de ce que l’on a comme potentiel.
Quels sont selon toi les raisons de la régression du niveau du football à Mitsamiouli ?
Au-delà de l’aspect financier, cela est dû en partie par un manque d’organisation des clubs. Les jeunes aussi ne sont pas encore conscients de ce que représente le football dans cette ville. Ils n’ont pas encore acquis la culture de la gagne. Ils jouent juste pour le simple plaisir de jouer au foot. Ce que j’aurai aimé est que la ville fasse en sorte que des jeunes comme moi, Nassim Ali Mchangama, Ansifidine Assane et les autres puissent avoir des meilleures conditions pour progresser. Que l’on n’ait pas le besoin d’aller ailleurs pour trouver mieux.
Propos recueillis par Boina Houssamdine
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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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