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Quelles sont les priorités pour le nouveau président de la FFC ?

Le 24 février prochain, le monde football comorien va élire un nouveau président de la Fédération de Football des Comores (FFC) lors de l’Assemblée Générale de l’institution.

Le 24 février prochain, dirigeants de clubs, membres de ligues et délégués vont élire un nouveau président de la Fédération de Football des Comores (FFC) lors de l’Assemblée Générale de l’institution. Des élections d’une importance capitale pour l’avenir du football comorien qui traverse une crise majeure depuis début novembre 2017 et qui a entraîné la démission de l’ancien président Salim Tourqui.

Soigner l’image de l’institution rongé par la corruption

La première mission du nouveau Comité Exécutif est de redonner une bonne image de l’institution entaché ces derniers années par plusieurs faits de corruption et d’une gestion de plus en plus douteuse. On ne se permettrai pas de jumeler incompétence ni anarchie durant ces cinq dernières années mais leurs ombres planaient parfois dans les ligues régionales et évidement dans l’administration fédérale.

Siège de la Fédération de Football des Comores (FFC) à Moroni

De nombreux progrès ont été faites par l’institution fédérale pour mettre en avant le football comorien dans la région et faire émerger les Comores dans le football africain. Des réalisations surtout dû surtout aux résultats de l’équipe nationale qui mettent en avant une bonne image du football comorien à l’international. Mais au niveau local, la FFC ne jouit pas totalement de cette image « saine et progressive ». En effet, divers cas soupçonnés de corruption dans les compétions locales ont fait débats ces derniers temps et mettant en cause la responsabilité de certains dirigeants de la fédération et ligues. Ces derniers, parfois accusés de favoritisme et d’incompétence, ont terni d’un conflit à un autre, l’image et la réputation de l’institution.

La gestion financière de l’institution aussi est d’autant plus remise en question. Le cas le plus récurent est celui de la gestion des fonds annuels de la FIFA (Financial Assistance Programme) destinés à accompagner certaines activités de la fédération. Bien qu’audités par des experts de la FIFA, la réalité sur le terrain diffère parfois avec les chiffres avancés par l’institution du football mondial. Dans ce programme détaillé disponible sur le site web de la FIFA, avec des sommes annuelles variant de 250 000 $ à 1 050000 $ entre 2011 à 2016 suivant les projets entrepris chaque année, on retrouve des sommes douteuses destinées à certaines disciplines. Cas du beach soccer, une discipline officiellement non existante ou du football féminin pour ne citer qu’eux, qui pour ce dernier, les sommes dédiées comparées au fonctionnement et l’état actuel de la discipline éveille un peu la curiosité.

L’épineuse question financière et le sponsoring

Bien que la fédération bénéficie d’aides financières de la FIFA comme la plupart des fédérations membres, l’institution ne peut se contenter de cette maigre somme pour mener à bien ses activités. Ne bénéficiant de presque pas d’un soutient de l’Etat, la FFC doit impérativement se trouver des sources de financement à travers des sponsoring. Une épineuse équation dans le contexte où le pays ne dispose que de deux à trois sociétés majeures public-privés pouvant établir un partenariat bénéfique et à la hauteur des grandes activités de la fédération.

Le partenariat historique entre la société nationale de télécommunication « Comores Telecom » et la FFC a montré au fil des années qu’il ne saurait suffire aux besoins financiers de l’instance. Le dernier contrat de sponsoring de ladite société avec l’institution du football ne se résume qu’à une petite somme de quelques quarantaines de millions de franc comorien chaque année pour une opération de naming du championnat local et de quelques services liés à l’équipe nationale. Insuffisant pour accompagner le football du pays qui fait face à plusieurs défis structurels et d’enjeux financiers.


La recherche de nouvel sponsoring au niveau national ou international avec des sociétés privés en termes de marketing est plus qu’impératif pour booster les revenus de la fédération. D’autant plus que ce domaine prend un essor considérable en images, naming, équipements, parrainage et événementiel pour ne citer qu’eux. Le sport et particulièrement le football est devenu un champ d’action important pour les investissements d’entreprises. La question reste donc à trouver des sponsors sérieux et pouvoir établir des contrats à la hauteur des attentes du football comorien.

Restructuration des compétitions nationales

La restructuration du football local doit être une priorité pour le nouveau dirigeant de la FFC. Un fonctionnement qui est toujours au stade d’amateur mais le plus alarmant est le manque d’un véritable politique d’harmonisation et de progression vers une structure semi-professionnel comme c’est le cas dans certains pays de la région et du contient. En 2017 nos confrères de Sports Comores révélait qu’il n’existe aucun prime financier pour les vainqueurs des diverses compétitions de la FFC. Un fait bien connu mais qui n’était pas souvent évoqué dans le milieu footballistique du pays. La pratique du football dans le pays se déroule au juste fait que c’est une passion pour des milliers de fanatiques du ballon rond puisque les clubs engagés dans les diverses compétitions en dépensent plus qu’il en gagnent.

Championnat des Comores de D1 -Phase régionale à Ngazidja

Le fonctionnement des compétitions locales reste aussi dans un vieux schéma de deux phases, régionale au niveau des îles et nationale, quelque ça soit le Championnat, la Coupe des Comores ou la Coupe de la Ligue. Une structure qui n’améliore toujours pas le niveau de jeu et qui ne favorise pas l’aspect compétitif des clubs. Un projet d’harmonisation des compétitions en une seule phase nationale est souvent évoqué depuis 2015 mais sans pour autant que les autorités fédérales et étatiques ne s’y impliquent davantage. Cela nécessitera beaucoup de réformes structurelles au niveau des clubs mais aussi un soutien important de l’Etat et la fédération puisque la grande difficulté dans cette opération reste la gestion des déplacements des clubs d’une île à une autre.

Mais cette épineuse équation du transport pourrait avoir des solutions dans les prochaines années. Et cela passe comme on l’a expliqué ci-haut par le partenariat et le sponsoring. De plus du transport maritime, des nouvelles compagnies aériennes seront bientôt opérationnelles selon les autorités aériennes pour renforcer le transport inter-îles. Avec déjà l’existence d’AB Aviation, Inter-îles Air, des nouvelles compagnies tels que Ndzuani Air et Vigor Aviation sont en lice pour améliorer le trafic aérien national. La question du transport peut donc avoir des solutions avec des partenariats et sponsoring entre la fédération, l’Etat et les compagnies aériennes ou maritimes.

Faire des Cœlacanthes une vitrine des Comores dans le monde

L’équipe nationale senior reste sans aucun doute la structure qui a connu un réel changement structurel depuis déjà trois ans. Passant d’une structure amateure à une véritable équipe professionnelle, dynamique et avec des grandes ambitions. Du staff technique, manager aux joueurs, les Cœlacanthes sont devenus des grands ambassadeurs du football comorien dans le monde. Leur progression au niveau continental avec des bons résultats devant des grandes nations de football et leur jeu devenant de plus en plus attractif font la fierté de tous les Comoriens. Ils véhiculent avec eux les valeurs de notre pays et l’envie permanente de toujours aller de l’avant. Cela va de même pour les équipes nationales jeunes et féminines qui démontrent à chaque occasions leurs talents et leur progression.

Stage des Cœlacanthes à l’occasion de la 1ère journée de CAN 2019 – juin 2017

Néanmoins, la symbiose que devrait y être entre l’équipe nationale, la fédération et l’Etat n’est pas du tout au beau fixe. Les dernières sorties des Cœlacanthes nous ont démontré à quel point cette relation est si fragile du moment où l’équipe nationale se retrouve sans un véritable soutien des institutions. Entre promesses non respectées et la quasi absence d’une politique d’accompagnement de la FFC et l’Etat, les Cœlacanthes vivent perpétuellement dans le doute financier concernant leurs stages et échéances continentales. Une situation qui a entraîné le 22 décembre 2017 un communiqué commun du staff technique, manager général et joueurs exigeant le respect des engagements et des garanties pour le futur, laissant aussi la possibilité de ne plus accorder d’intérêt à l’équipe nationale si ces conditions ne sont pas satisfaites. Une crise sans précédente dans l’histoire du football comorien qui nécessite une priorité absolue pour le nouveau patron de la fédération.

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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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