En août 2023, à deux jours de la clôture de la onzième édition des Jeux des Îles de l’Océan Indien (JIOI) à Madagascar, l’archipel des Comores a été choisi pour organiser les JIOI 2027. Cet événement était censé représenter une étape majeure pour le pays. Cependant, il a rapidement suscité des interrogations, l’ombre du passé planant encore sur ce projet. Il s’agit de la quatrième tentative des Comores pour accueillir les Jeux. Après plusieurs échecs liés au manque d’infrastructures, il semble que ce même problème persiste près de deux ans après l’annonce. Le pays est confronté à un défi de taille : construire les infrastructures nécessaires à l’organisation de ces Jeux dans des délais de plus en plus serrés.
Un budget prévisionnel de 41,3 milliards KMF
Après plus d’un an de retard, le premier pas significatif vers l’organisation des JIOI a été la publication, en novembre 2024, du décret créant le Comité d’Organisation des Jeux des Îles de l’Océan Indien – Comores 2027 (COJI). Cet organe, dirigé par Mohamed Ismaila, est chargé de la coordination générale de l’événement. Un compte spécial, le « Fonds National pour la Préparation des Jeux des Îles de l’Océan Indien » (FNPJOI), a également été mis en place pour financer la préparation des athlètes et le développement des infrastructures sportives. Cependant, bien que ce fonds soit inscrit dans la Loi de Finances 2025, son financement demeure incertain.
Dès sa mise en place, le COJI a entrepris une série d’actions concrètes pour préparer les Jeux. Le 23 février dernier, un rapport détaillant les progrès et les défis a été remis au Président de la République. Ce rapport met en lumière un budget prévisionnel de 41,3 milliards KMF (environ 84 millions d’euros), dont 36,29 milliards KMF sont alloués à la construction et à la rénovation des infrastructures sportives. Les 5,04 milliards KMF restants couvrent les coûts liés à l’organisation générale des Jeux, notamment la logistique, les compétitions et l’accueil des délégations.
Quinze sports en lice pour les JIOI 2027
Néanmoins, ce budget reste en grande partie hypothétique. À ce jour, aucune source de financement n’a été pleinement confirmée, et le COJI se trouve dans une course contre la montre pour convaincre l’État, les banques et les partenaires internationaux de s’engager concrètement. L’urgence est telle que si les travaux de construction et de rénovation ne débutent pas d’ici mi-2025, l’avenir des JIOI 2027 pourrait être compromis, avec un risque réel de réattribution des Jeux.
Le Conseil International des Jeux (CIJ) tiendra en avril prochain une réunion cruciale à Moroni, où les Comores devront démontrer l’avancée réelle des préparatifs. Cette réunion sera l’occasion pour le COJI de présenter un état des lieux complet sur les infrastructures, les financements et la planification des compétitions. Malgré les incertitudes, le programme des JIOI 2027 prend forme. Quinze disciplines sportives ont été retenues pour être soumises à validation par le CIJ pour cette 12ᵉ édition. Parmi ces disciplines figurent l’athlétisme, le basketball (5×5 et 3×3), le beach-volley, la boxe, le cyclisme, le football, l’haltérophilie, le handball, le judo, la lutte, la natation, la pétanque, le taekwondo, ainsi que deux sports de démonstration : le MMA et la voile/kitesurf.
Les infrastructures au cœur des préoccupations
Les infrastructures demeurent toutefois le principal défi. À ce jour, près de deux tiers des installations nécessaires n’ont pas encore été construites. Le COJI a identifié 15 sites à rénover et 12 nouveaux équipements à construire. Parmi les projets les plus importants figure le village olympique, dont le site a été identifié à Mwandzaza Djumbe, dans le Bambao, à environ 9 km de Moroni. Ce village devra accueillir les athlètes et les délégations, mais pour l’instant, il n’existe que sur le papier. Le plan prévoit également la construction d’un gymnase et d’une piscine olympique à Mitsudje, mais ces infrastructures ne sont même pas encore en chantier. À Ikoni, un stade modeste avec une piste olympique doit être construit sur le terrain actuel de Zikumbini. Là aussi, aucun travail concret n’a été entamé.
À ce jour, aucun chantier n’a encore été lancé. Le COJI peut toutefois compter sur une infrastructure déjà en cours de rénovation grâce à un financement de la FIFA. Le centre technique de Mitsamihuli, une fois terminé, sera mis à disposition pour les Jeux. Face à ces défis, le COJI a entamé des discussions avec plusieurs pays pour obtenir une aide financière et technique. Des accords sont en négociation avec les Émirats arabes unis et le Maroc pour le soutien matériel et logistique
Similaire
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.
