Younes Zerdouk : « Les gens veulent des résultats et tout de suite »

Après une défaite cuisante contre la Côte d’Ivoire mardi soir à Maluzini, le sélectionneur des Cœlacanthes, Younes Zerdouk, est revenu sur la contreperformance de son équipe, la situation délicate des Comores dans le groupe H ainsi que sur son avenir.

Face aux Eléphants, les coéquipiers de Faïz Selemani n’ont pas réussi à se frayer un chemin. Dominé sur tous les compartiments, les Cœlacanthes sont tombés sur plus fort qu’eux. Le match a confirmé la bonne forme des Ivoiriens, qui seront les hôtes de la prochaine CAN. « La Côte d’Ivoire a livré deux matchs très sérieux contre nous », a reconnu Zerdouk, soulignant que son équipe avait été respectée. « C’est une équipe de qualité. Je les ai vraiment étudiés et ce sont leurs deux meilleurs matchs dans ces éliminatoires. Ils n’étaient pas venus ici pour rigoler. »

Zerdouk reste optimiste malgré la situation

Malheureusement, la double défaite plonge les Comores dans une situation délicate dans leur groupe. Toutefois, le technicien franco-marocain reste optimiste : « Maintenant, nous nous retrouvons avec zéro point sur six mais mathématiquement tout est faisable », a-t-il affirmé. Il espère également que les Ivoiriens affronteront les Chipolopolos avec la même intensité en juin prochain. « J’espère qu’ils vont continuer à jouer comme ça et battre la Zambie. Ensuite, nous devons faire le travail contre une très belle équipe du Lesotho et prendre les trois points. »

Cependant, les cinq défaites consécutives, dont trois dans les éliminatoires de la CAN 2023, ont suscité de vives critiques. Interrogé à ce sujet, il a répondu avec détermination : « Quand j’ai un contrat, je vais jusqu’au bout. Vous parlez de défaites, mais moi je suis là depuis 2017 et je me suis investi totalement dans cette équipe. J’ai même donné plus que mon cœur. Franchement, j’ai été au-delà de mes limites, je pense. » Il a également mis en avant son travail dans l’ombre ces dernières années, affirmant qu’il ne cherchait pas de reconnaissance ni d’argent. « J’ai fait cela parce que, la première fois que je suis venu en sélection, j’ai rencontré des joueurs qui sentent le football. J’ai été récompensé parce qu’ils ont énormément progressé. »

Défendre son projet face aux doutes et à l’incompréhension

Convaincu qu’il reste une carte à jouer, Zerdouk espère bénéficier du soutien de tous. « Je suis né dans la difficulté. C’est ainsi que j’apprends. Donc, dire que c’est fini, c’est loin d’être le cas. Je n’aime pas qu’on ne me fasse pas confiance. » Cependant, il déplore le manque de confiance envers son projet et l’absence de compréhension de la situation actuelle de l’équipe nationale. Une équipe en pleine mutation, avec l’arrivée de plusieurs jeunes joueurs. « Beaucoup de gens me parlent du passé et font des comparaisons. Ils veulent des résultats tout de suite, à l’immédiat. Les gens parlent sans connaître et ne me jugent que par les résultats. Ils oublient que la sélection a complètement changé ».

Enfin, il estime que nombreux semblent avoir acté la fin de son aventure et qui n’attendent plus rien de lui au moment où il faudrait être soudés. « Seuls les joueurs connaissent ma valeur et peuvent juger si je suis un très bon coach. Quand je vois qu’ils sont tristes, cela me fait mal. Vous êtes un peuple qui aime le foot et moi, je suis quelqu’un qui marche au feeling. J’ai senti que c’était terminé pour moi. J’ai donné tout ce que j’avais à donner », a-t-il conclu, sur un ton empreint de tristesse et de détermination.