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Stefano Cusin, sélectionneur des Cœlacanthes des Comores

CAN

Stefano Cusin : « On s’est fixé l’objectif d’aller à la CAN au Maroc »

Aux éliminatoires pour la CAN 2025, les Comores ont hérité du groupe A composé de la Tunisie, de Madagascar et de la Gambie.

Quelques jours après le tirage au sort des éliminatoires de la CAN 2025, le sélectionneur des Cœlacanthes, Stefano Cusin, revient sur le groupe hérité par les Comores. Logés dans le Groupe A, ses hommes devront affronter la Tunisie, Madagascar et la Gambie pour une place en phase finale au Maroc en 2025.

Quelles sont vos premières impressions suite au tirage au sort de ces éliminatoires de la CAN 2025 ?

Stefano Cusin : Je pense que c’est un groupe très équilibré, très homogène, et il y aura beaucoup de compétitivité. Nous sommes quatre bonnes équipes, avec naturellement la Tunisie, qui est 46e au classement mondial et la favorite du groupe. Ensuite, je pense que nous sommes tous des équipes compétitives, aussi bien la Gambie que Madagascar, que nous-mêmes. Donc, cela va se jouer à très peu de choses. Il est important d’être prêt, de continuer à progresser, comme nous l’avons fait, et d’aborder les matchs un par un.

Comment évaluez-vous vos adversaires, en particulier la Tunisie, considérée comme l’équipe favorite du groupe.

Bien naturellement, la Tunisie étant dans le pot n°1, c’est sûr que c’est l’équipe qui a le meilleur classement FIFA, nettement meilleur que les autres d’ailleurs. Et c’est l’équipe favorite, c’est une équipe qui est habituée à participer tout le temps à la CAN. C’est une équipe qui a déjà gagné la CAN, très technique et dotée de grande qualité individuelle. Entre autres, l’entraîneur Faouzi Benzarti, je le connais bien, parce que quand j’entraînais en Libye, lui, il entraînait l’équipe nationale de Libye. Il venait voir mes entraînements, on se connaît, et ça va être un plaisir de le revoir.

La Gambie sera votre premier adversaire en septembre. Quels sont les points forts de cette équipe et comment comptez-vous aborder ce match ?

La Gambie, c’est une équipe qui a été présente lors des deux dernières CAN et qui, au Cameroun, est arrivée jusqu’en quart de finale. C’est donc une équipe très expérimentée. Elle compte des joueurs comme Omar Colley, qui a longtemps été le défenseur central de la Sampdoria. C’est un très bon joueur et le capitaine de l’équipe. Il y a aussi des joueurs comme Musa Barrow, qui a été l’un des meilleurs joueurs à Bologne et qui fait la différence. C’est un joueur qui a un tir très puissant et qui peut jouer aussi bien sur les côtés qu’au centre. C’est un opportuniste. Il y a également Yankuba Minteh, un joueur important.

Ils ont aussi une vague de nouveaux joueurs qui étaient présents à la Coupe du Monde des U20 et qui ont « très bien figuré ». C’est une équipe que je connais bien, car je les ai affrontés déjà trois fois : une fois en amical et deux fois dans la phase de groupes de qualification pour la dernière CAN (avec le Soudan du Sud, ndlr). C’est une équipe très compétitive et très combative, donc je m’attends à des matchs difficiles et très serrés.

Vous affronterez ensuite Madagascar. Quelles leçons avez-vous tirées de la précédente rencontre contre eux et comment comptez-vous les appliquer pour ce match ?

C’est sûr que Madagascar, c’est un derby, c’est une équipe très compétitive, bien organisée et expérimentée, une équipe qui a de la qualité au milieu de terrain, qui a de super joueurs, et devant, ils sont dangereux. Bon, chaque match, il faut aussi le remettre dans son contexte. Je pense que le fait d’avoir pris un but dès la première minute a conditionné l’ensemble du match. Parce qu’à la fin, on leur a fait deux cadeaux sur les deux buts. Notre gardien n’a pas eu d’arrêts importants à faire, alors que nous, à part le but que nous avons marqué, ils ont sauvé le ballon sur la ligne, il y a eu des occasions importantes, franches.

Je pense que nous aurions mérité au moins le point du match nul, même si nous savons très bien que nous aurions pu beaucoup mieux faire. Donc, la leçon à tirer, c’est que c’est un derby, et dans les derbys, ce n’est pas seulement technique ou tactique, mais c’est surtout mental, et il va falloir donner beaucoup plus sur cet aspect-là.

Quels sont vos objectifs pour ces éliminatoires de la CAN 2025 et comment évaluez-vous les chances des Comores de se qualifier pour le tournoi final au Maroc ?

À partir du moment où l’on s’est fixé cet objectif d’aller à la CAN au Maroc avec les joueurs et la fédération, c’est notre objectif. Maintenant, il faut affronter les matchs un par un comme ils viennent. Il y aura d’abord le début à domicile contre la Gambie, puis le déplacement à Madagascar. Ensuite, en octobre, la double confrontation avec la Tunisie. À partir de là, je pense qu’on pourra déjà tirer un premier bilan et gérer les deux derniers matchs. Je m’attends à un groupe serré, un groupe où il y aura des résultats surprenants parce que, comme je l’ai déjà dit, tout le monde peut battre tout le monde. L’important, c’est d’être bien en place et d’avoir la bonne mentalité, et surtout, à domicile, de prendre un maximum de points.

Les Comores ont manqué la qualification pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Quels ajustements avez-vous apportés à l’équipe pour garantir une meilleure performance cette fois-ci ?

C’est vrai que nous n’étions pas présents à la CAN en Côte d’Ivoire. Entre-temps, il y a eu des changements, comme vous le savez. Il y a déjà un nouvel entraîneur puisque je suis arrivé avec un nouveau staff (en octobre 2023, ndlr). On a aussi reconstruit l’équipe en intégrant de nouveaux joueurs comme Rafiki, Boura, Myziane Maoulida, etc. C’est une équipe qui conserve la base des joueurs présents avant, avec la fraîcheur et la qualité des nouveaux venus, ainsi que certains jeunes arrivés en équipe nationale et qui ont démontré qu’ils peuvent jouer et qu’il y a une place pour eux.

C’est un mélange de joueurs expérimentés et de jeunes talents de qualité. Pour l’instant, ça se passe bien. L’équipe progresse. Il faut continuer ainsi à chaque match, accumuler de l’expérience et grandir en personnalité. Je pense que nous avons des atouts importants; il nous reste à bien les utiliser.

Y a-t-il de nouveaux talents ou jeunes joueurs que vous envisagez d’intégrer dans l’équipe pour ces éliminatoires ?

Naturellement, sur ce point, la réflexion est permanente. C’est normal qu’en tant que sélectionneur de l’équipe nationale des Comores, mon travail soit de travailler dans la continuité. Cependant, à chaque rassemblement, il faut toujours regarder comment améliorer l’équipe et comment faire pour qu’elle soit toujours plus compétitive. D’un côté, il faut travailler avec les joueurs qu’on a, et de l’autre côté, là où il manque quelque chose, il faut aller le chercher. Il faut travailler pour expliquer le projet aux nouveaux joueurs et bien calculer si ce sont vraiment des joueurs qui peuvent nous apporter aussi bien au niveau technique qu’au niveau mental, et qui soient capables de bien représenter les Comores. À partir de là, on avance. Il n’y a pas de secret dans le football.

Quels sont les principaux défis que vous anticipez pour ces éliminatoires, et comment prévoyez-vous de les surmonter ?

Non, il n’y a pas de défi majeur dans le sens où le gouvernement est impliqué, la fédération soutient pleinement l’équipe et les joueurs sont tous très motivés. Il n’y a pas de problème majeur. Il faut simplement continuer dans cette voie. Je pense que l’équipe qui a joué en juin était meilleure que celle de mars, qui était elle-même meilleure que celle de novembre. Nous sommes dans une dynamique positive. Il faut poursuivre sur cette lancée et chercher à donner toujours le meilleur de nous-mêmes.

La COSAFA Cup 2024 vient de se terminer. Que pensez-vous de la prestation des Cœlacanthes A’ lors de ce tournoi et quelles leçons en tirez-vous pour les prochaines compétitions ?

En ce qui concerne l’équipe qui a participé à la Cosafa Cup, il convient de leur adresser des compliments car, pour la première fois de son histoire, elle a atteint les demi-finales. Je pense que le coach (Hamada Jambay, ndlr) a fait un très bon travail avec le staff technique. Les joueurs également se sont bien donnés, et c’est dommage car le match contre l’Angola s’est joué à peu de choses, alors que ce dernier a largement remporté la compétition. Cela signifie donc que, fondamentalement, nous aurions pu aller jusqu’au bout, mais cela reste une compétition qui a honoré le pays.

J’ai personnellement regardé tous les matchs, car il était important de suivre nos joueurs ainsi que d’autres joueurs locaux, et j’ai découvert des joueurs intéressants, ce qui est de bon augure pour le futur.

Quel message aimeriez-vous adresser aux supporters des Cœlacanthes qui espèrent voir leur équipe nationale se qualifier pour la CAN 2025 ?

Disons qu’avec les supporters, nous avons la même ambition. Nous aussi, nous voulons aller à la CAN, c’est normal. Et les supporters, ils ont toujours été derrière l’équipe. Moi, je me souviens, les matchs que nous avons joués en novembre, c’était une atmosphère incroyable. D’ailleurs, les équipes qui viennent à Moroni savent très bien que ce sera un chaudron et que cela sera difficile pour elles, parce que le public est vraiment notre douzième homme.

J’en profite pour saluer tous les supporters sur place, leur dire de se préparer pour les matchs qui vont venir, car le soutien sera vraiment décisif. C’est comme commencer le match 1-0 pour nous d’avoir des supporters comme ça. Donc, je les remercie déjà d’avance, et il faut absolument que nous continuions tous ensemble, main dans la main, pour aller chercher cette qualification ensemble.

Propos recueillis par Boina Houssamdine.

Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.

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