Samedi 18 septembre, Ɓamɓao et Hamɓuu ont disputé la finale de la première édition de la Coupe interrégionale. Une compétition à l’initiative de l’Association Régionale des Entraîneurs et des Éducateurs de Football (AREF) de Ngazidja. Elle a réuni 7 équipes issues de 10 régions de l’île puis une équipe représentant la ville de Moroni.
C’est dans un atmosphère convivial que l’équipe Hamɓuu a arraché le 1er titre de la Coupe Interrégionale de l’AREF. À égalité 1-1 devant son voisin du Ɓamɓao à l’issu du temps règlementaire, les coéquipiers de Chamoune Mohamed ont dû passer par la séance des tirs au but pour s’imposer (5-3). Une finale qui a clôturé un tournoi agréablement bien accueilli par l’opinion publique du 3 au 18 septembre.
Une première réussie pour l’AREF de Ngazidja
Mais au-delà de son caractère rassembleur, certains y voient un meilleur moyen pour dénicher des talents. La Fédération de Football des Comores (FFC) l’a d’ailleurs bien comprise en soutenant l’initiative de l’AREF à travers une dotation matérielle. « Dans un contexte où les compétitions ont fortement été impactées pas le Covid au 1er semestre 2021 et compte tenu des délais d’organisation, je pense que c’est une excellente initiative pour la promotion du football local et des talents de nos régions, a réagit le Secrétaire Général de la FFC Stéphane Aboutoihi. La compétitivité du football national et notamment des clubs est au cœur de nos réflexions et de notre action. Que ce soit des compétitions au niveau régional, des sélections des îles et pour toutes les catégories d’âge ».
Une première édition qui a surtout donné satisfaction aux organisateurs. Malgré quelques difficultés d’ordre organisationnel, Zakaria Adam se dit fier de la mise en place de ce tournoi. « Globalement tout s’est bien passé, se réjouit ce membre de l’AREF, passé par la Direction Technique Nationale. Tous nos objectifs ont été atteints. Il reste maintenant à améliorer certains aspects pour que la prochaine édition soit encore une réussite ». Des améliorations puisque si dans l’ensemble tout était parfait, en interne, l’organisation n’était pas optimale. Deux structures étaient formées pour assurer la réussite de cette première édition. Un comité central et des comités locaux au niveau des régions. C’est au niveau de ces derniers qu’il y a encore des choses à améliorer.
Les yeux rivés sur l’édition 2022
« Il n’y a avait pas assez de temps pour coordonner l’organisation au niveau des régions, poursuit coach Adam. On a constaté un léger retard sur la transmission de l’information au niveau des mairies et préfectures. Il a fallu que des particuliers donnent de leurs personnes pour financer et faciliter la préparation de leurs équipes ». Mais pendant que l’AREF se met travaille pour la prochaine édition, les suggestions pour rendre encore attractive sa compétition pleuvent. À commencer par le nombre d’équipes participantes, 8 pour le lancement. Certains aimeraient voir ce nombre augmenter. En effet, trois équipes de la première édition étaient composées d’une paire de 2 régions voisines : Hamahame – Mɓwankuu, Mitsamihuli – Mɓuɗe et Washili – Ɗimani. Une casse-tête organisationnelle et logistique pour l’AREF en cas d’augmentation.
« Il faut savoir que nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre au niveau du temps, répond Zakaria Adam. Nous sommes à l’affut de la moindre trêve sur le calendrier des compétitions. Plus nous augmenterons le nombre d’équipes, plus nous aurons encore besoin d’une période assez importante ». En effet, lancé à partir des quarts de finale, le tournoi n’aurait pas pu se tenir en dehors de l’intersaison. Un problème que pourrait résoudre la FFC ? « Nous sommes en pleine organisation des compétitions pour la saison 2021-2022. Si le calendrier nous le permet, cette compétition serait une des activités techniques supplémentaires pour la promotion du football national et l’élévation du niveau général du football comorien » laisse espérer Aboutoihi.
Une Coupe interrégionale à l’échelle nationale ?
Mais dans l’attente d’un réaménagement, cette première édition ouvre une réflexion quant à une potentielle organisation à l’échelle nationale. Si la majorité espère que Mwali et Ndzuani suivront l’exemple, la question d’une phase nationale est aussi évoquée. Mais cette dernière n’est pas privilégiée. « Elle n’aurait pas le même impact si on l’organise à l’échelle nationale puisqu’il existe déjà une compétition regroupant les sélections des îles, retroque Adam. Par contre, si elle prend forme au niveau de chaque île, je pense qu’il y aurait plus de rendement en terme de développement du football ».
En effet, anciennement connue sous le nom de Coupe de l’Unité, la Coupe de la FFC regroupe chaque année les sélections insulaires. Et sur ce point, l’AREF et la fédération sont unanimes : les deux compétitions sont complémentaires. « La fédération a besoin de ces deux compétitions pour relever le défi du développement. La Coupe des régions permettrait de superviser tous les joueurs des régions et en finalité la Coupe de la Fédération mettrait aux prises les meilleurs de chaque île », souligne Aboutoihi. Zakaria Adam va quant à lui plus loin. « Le même modèle serait aussi intéressant de l’appliquer au niveau des catégories d’âges. Il est peut-être temps de se pencher dessus et réorganiser nos championnats de jeunes ».
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Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.