Comme chaque année depuis quinze ans, les clubs comoriens effectuent leur petit tour en compétitions africaines sans réels enjeux. Battu six buts à zéro samedi au match retour de la Confederation Cup face à Kigali, l’Olympique de Missiri met déjà un croix à son aventure africaine. La spirale de l’échec au premier tour est loin de prendre fin.
Ce n’était une surprise pour personne. La grande majorité des amateurs de football comorien ne s’attendait pas à grand-chose cette année. La gestion hasardeuse de la saison écoulée et le niveau très faible de l’Olympique de Missiri ne laissaient aucun espoir. Le représentant comorien sort par la petite porte après deux défaites. Battus 2-1 à domicile, les Bleus de Sima ont coulé à Kigali sur un lourd score de 6 buts à 0. Une énième élimination précoce devenue une habitude pour les Comoriens.
Dans l’attente des réformes…
Avec ces deux nouvelles défaites, les Comores en coupes d’Afrique interclubs c’est désormais 43 rencontres pour 3 victoires, 11 matchs nuls et 29 défaites. En 15 ans de participation, aucun club comorien n’a pu franchir le premier palier d’un tour préliminaire de Champions League ou de Confederation Cup. Une situation qui résulte du manque de projet de développement du football local. Avec une organisation du championnat toujours décriée pour son manque de compétitivité. Des compétitions en deux phases (régionale & nationale) dont au total 30 équipes participent à la Phase Régionale en championnat. Faisant des Comores le seul pays au monde ayant autant de clubs dans son championnat élite.
Mais au-delà de son organisation, le football comorien souffre avant tout de ses propres institutions. Il est actuellement régi par des lois d’un autre temps, incompatibles avec le football moderne. Tout un système à réformer mais dont les projets de révision traînent encore dans les tiroirs. Pour les représentants comoriens, les compétitions africaines sont devenues au fil des années un simple acte de présence. Entre le manque de moyens, d’infrastructures et l’absence d’encadrement adéquate, les clubs comoriens sont entraînés dans une spirale d’échecs qui semble loin de prendre fin. À chaque saison, chapelet à la main, égrenant le nombre d’heures de voyage en espérant un miracle.
Articles similaires
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.