JIOI 2023 : ce qui fait défaut dans la candidature des Comores
En février 2018, les Comores ont manifesté leur volonté d’abriter les Jeux des Iles de l’Océan Indien (JIOI) 2023. Quatre ans après le retrait de l’organisation des JIOI 2019, la candidature des Comores n’est toujours pas solide.
Le mois prochain aura lieu à Maurice une réunion du Conseil International des Jeux (CIJ) pour des dossiers relatifs aux JIOI. Il sera question de la 10è édition des jeux prévue en juillet de cette année mais aussi celle de 2023. Après s’être vu retiré, logiquement, l’organisation des JIOI 2019, les Comores veulent accueillir ceux de 2023. Une candidature qu’il faudra défendre le 18 et 19 février prochain devant le CIJ.
Le tiers des installations nécessaires n’y est pas encore
Mais le dossier des Comores présente encore quelques difficultés. Le Comité Olympique et Sportif des Iles Comores (COSIC) et le gouvernement semblent ne pas avoir tiré des leçons de leur précédents échecs. Il faut rappeler qu’il ne s’agit pas de la 2è fois que les comoriens candidatent pour l’organisation des JIOI. Il s’agit de 3è tentative depuis la création des jeux en 1979. Entre la volonté des autorités et la réalité sur le terrain, il y a bien un décalage.
Pour l’heure, il n’y a rien de concret dans le projet « Comores 2023 » si ce n’est le Stade Omnisports de Malouzini. Mais cette infrastructure qui peut accueillir du football et des disciplines d’athlétisme ne peut suffire pour appuyer notre candidature. Les Comores ne disposent même pas jusqu’à présent du tiers des installations nécessaires. Les projets d’un gymnase, d’une piscine olympique et d’un village de jeu n’ont eu aucune avancé.
«Lors de cette réunion, nous devons faire prévaloir les sites sportifs disponibles acquis ainsi que les pistes de financements pour les projets à réaliser et des délais ».
Ibrahim Ben Ali, président du COSIC
Ibrahim Ben Ali, président du Comité Olympique et Sportif des Iles Comores (COSIC)
Mais les JIOI sont en sorte comme des mini jeux olympiques. Il y a aussi d’autres facteurs que sportifs qui entrent en jeu. Un village des jeux qui sert de résidence pour les délégations, des hôtels pour les officiels, des hôpitaux aux normes et des routes sont indispensables. Des infrastructures dont la plus part sont à l’heure actuelle insuffisantes ou pas aux normes et d’autres comme le village des jeux inexistants.
L’Etat ne fournit suffisamment pas de garanties
Il ne faut pas se leurrer, deux hôtels aux normes seulement, un hôpital de Moroni qui n’est de référence que le nom ne sont pas des bases solides pour notre candidature. Les projets d’hôtels et hôpitaux cités par le gouvernement ne sont encore qu’à l’état des maquettes et dans la politique politicienne. Ce fut l’une des causes de l’échec de la précédente candidature pour les JIOI 2019. Le COSIC et le gouvernement évoquaient des projets sans apporter des garanties concernant leur réalisation à temps.
« Pour ce qui est du dossier de 2019, il y a eu plusieurs zones d’ombres. Le COSIC a la responsabilité technique des dossiers. Mais tout ce qui est garanties en matière d’investissement revient à l’Etat. Malheureusement, l’Etat n’avait pas fait valoir, suffisamment, toutes les garanties ».
Ibrahim Ben Ali, président du COSIC
Comme nous traitons en général des questions liées au football, Malouzini ne peut accueillir à lui seul tous les matchs des jeux. Il faut savoir qu’il n’y aura pas que les hommes en football, le football féminin est aussi prévu. La réhabilitation d’autres stades déjà existants est plus que nécessaire. Des stades qui ne sont pas actuellement dans un meilleur état pour accueillir de telles compétitions. C’est le cas de celui de Mitsamiouli, Moroni, Hombo et Fomboni. Il faudra des travaux d’aménagement des vestiaires, augmenter leur capacité d’accueil si possible et renouveler leurs pelouses surtout pour les trois premiers.
Fondateur et Rédacteur en chef de Comoros Football 269. Un passionné de football africain et un éternel fan de Young Africans (Yanga). Entre le Taarab qui l'inspire et d’être possédé au moindre lyrics d'un Igwadu, il demeure au moins un Makua de culture Swahili.